Parfois, il y a un film qui ... et c'est de The Big Lebowski que je parle.
Il y a mille raisons pour lesquelles on peut dire que The Big Lebowski est un des meilleurs films humoristiques qui existe. Le problème, c'est que mille raisons, c'est un peu long à lister.
On pourrait par exemple parler de la prestation des acteurs, avec un Jeff Bridges dans le rôle de sa vie, de même pour John Goodman, et un Steve Buscemi qui, s'il n'est pas dans son rôle ultime (Reservoir Dogs passe avant tout, merde.), n'en reste pas moins inoubliable. Et bien sûr on oublie pas Julianne Moore dans le lot.
Mais on pourrait aussi parler des personnages, tous plus caricaturaux les uns que les autres, mais sans jamais tomber dans l'excès. On a Jeffrey Lebowsky dit "Le Duc", le plus gros flemmard de tout Los Angeles, qui est aussi le plus gros aimant à emmerdes de la ville. Et puis il y a ses compères Walter et Donny, le premier étant un gros bavard pas très commode, et l'autre un sacré bouche trou. Rajoutons à ceux-là Jeffrey Lebowski, l'homonyme milliardaire du Duc, convaincu que le travail et le don de soi feront de lui une personne respectable, toujours accompagné de son acolyte Brandt, ce qui rappelle un peu la relation Burns/Smithers des Simpson. Encore une fois, n'oublions pas Maud Lebowski, la fille du milliardaire, un peu (beaucoup) décalée, qui a une vision assez farfelue et originale de la vie et de l'humanité en général. Rajoutez à cela un pornographe, un groupe d'allemands Nihilistes, un propriétaire danseur, Jesus ou encore un gosse pourri gâté, et on obtient un combo très très proche de la perfection (perfection qui, selon moi, est atteinte dans un certain western signé Sergio Leone : ici, c'est presque comparable, c'est dire à quel point c'est bon).
On pourrait encore parler de l'humour, parce que The Big Lebowski reste une comédie, et joue énormément sur le comique de situation. Pas de jeux de mots débiles (même si j'adore) ni de culs à l'air en long/large/travers (ça j'aime moins), mais presque exclusivement des situations totalement improbables, parsemées de répliques cinglantes. Les frères Cohen misent tout sur le trait de caractère des personnages, et c'est diablement efficace. Pourtant, ce n'est jamais surfait, tout est présenté de manière posée, très sobre en somme.
On pourrait parler de la réalisation, très réussie, où chaque musique, chaque scène, trouve parfaitement sa place dans le film. Par exemple, je me souviendrai toujours de cette scène ou, vers la fin, Donny rate son coup de peu. C'est peut être pas grand chose, mais ça a pourtant une signification réelle dans le film, cette scène est annonciatrice de la suite. Et ce n'est pas la seule, on peut en trouver de nouvelles à chaque visionnage.
On pourrait parler de bowling, d'enlèvement, de judaïsme, du port d'arme, de nihilisme, de sexe, de russe blanc, de western, d'enquête, de porno, de rêve, de tapis, de voiture, du Vietnam, de la mort, de peinture, de féminisme, de Saddam, de fainéantise, de chèques, de boule de foin, de riches, de bar, ou même de fouine. On pourrait parler de mille choses, mais, comme je l'ai dit, on en a pas le temps. Tout ce qu'on peut faire, c'est le voir et le revoir, voire le re-revoir et le revoir encore, de toutes façons on ne s'en lasse jamais, tout est trop bien fait pour ne pas le redécouvrir à chaque fois.
Et pour finir, je dirais que parfois, c'est toi qui cognes le Duc, et parfois c'est le Duc qui te cogne. Mais à chaque fois, c'est agréable.