The Big Lebowsky
(1998)


Dès le premier plan, on s'attache à l'univers de Malibu et celui de Lebowsky qui s'auto surnomme le Dude, personnage central décontracté et qui tourne aux «White Russian» tout au long du film. Incarné par Jeff Bridge, faisant plus récemment apparition dans Tron en temps qu'acteur numérisé. Cela dit on se plairait à mener une vie telle que celle du Dude se souciant uniquement de son tapis souillé alors qu'il est lui même sur la paille.

C'est ainsi qu'on rencontre notamment ses équipiers du Bowling avec qui il passe la plupart de ses journées et grâce à leurs soutien il arrangera ses affaires de tapisserie avec son homologue. Oui c'est bien un autre Lebowsky, qui lui est millionnaire et dont la femme vient de se faire kidnappée.
On nous embarque alors dans une course effrénée à la rançon égarée par le Dude lors de la transaction avec les malfaiteurs. Promenade conviendrait mieux puisque l'humour et les répliques caustiques prédominent et font sourire bien plus que l'on ne tremble à l'attente du sort de cette pauvre femme kidnappée.

Lorsque notre cher Dude s'étouffe en tirant sur son joint tout en remettant ses cheveux en place à la Dr. Gonzo on pense à notre cher Las Vegas Parano sorti la même année (1998). On arrive pourtant à voir dans le Dude un soupçon de quiétude lorsque le sort de la femme botoxée est « entre ses mains». C'est d'ailleurs pour se sauver de nihilistes armés d'une fouine enragée qu'accompagné de son acolyte Walter, mélancolique de la guerre du Vietnam qu'il n'a cela dit pas faite, ils vont devoir nous montrer leurs talents de baratineur et de joueur de bowling hors-norme pour tenter de retrouver la rançon qui semble les intéresser plus que la présumée victime...

Nos deux compères Walter et le Dude, derrière leurs prises de bec fréquentes, leurs disputes qui finissent toujours par tourner autour du Vietnam, ne sont que plus touchant par leurs sincérités et leurs aplombs respectifs. Allant jusqu'à nous sentir mal pour Donny, le mec sympa qui ne parle que rarement dans la bande mais dès qu'un soupçon d'expression s'immisce sur ses lèvres un « Shut the fuck up Donny!» le neutralise.

Dans cet univers déjanté et attirant à la fois où nous entraîne les Frères Coen on a une sympathique cavalcade piquée d'humour qui ne dépasse pas un certain True Grit, bien que plus récent. Malgré cela on arrive facilement à retrouver notre part de clochard décontracté à la sixties dans ce Big Lebowsky. Bien que violé de «man» ou de « fuck », ce film comme le Dude n'en reste que plus charismatique et mémorable.

Cependant cette production américaine nous intègre à part entière dans son scénario. En effet accessible à tous et qui plaira aux adeptes d'autres Snatch et compagnie. Malgré le topos du « Où est mon fric?» mais qui arrive à surpasser cette intrigue à première vue banale grâce à des répliques piquantes, parfois drôles qui font oublier cet à priori si peu entraînant en premier lieu.
OBVS
8
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le 15 nov. 2011

Critique lue 422 fois

4 j'aime

Hugo Galès

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