Stephanie Fleming,brillante étudiante, invite sa famille à passer quelques jours chez Laird,son fiancé,pour faire sa connaissance.Le gars est un multimilliardaire de l'informatique mais il est totalement givré,ce qui ne va pas faciliter ses relations avec les très coincés Fleming.Ce film,écrit et réalisé par John Hamburg,s'inscrit dans la veine des comédies trash ricaines post-Apatow et fait irrésistiblement penser à "Mon beau-père et moi".D'ailleurs Ben Stiller fait partie des producteurs.C'est un style assez particulier,c'est d'un goût discutable,c'est parfois décousu et pas très fin mais c'est globalement très marrant,et c'est ce qu'on demande à une comédie.Les personnages sont bien barrés,leurs interactions parfaitement en place,leurs oppositions crédibles et la plupart des gags sont franchement hilarant,les auteurs faisant preuve d'imagination et déroulant une succession de scènes délirantes auxquelles des acteurs inspirés font un sort avec un plaisir contagieux.Les dérives de la nouvelle culture sont finement soulignées,avec cette description d'un univers où les imprimeurs font faillite pendant que des geeks tarés amassent des fortunes colossales,où les riches sont au fond des dingos déséquilibrés en manque d'affection et tellement perdus qu'ils se jettent sur toutes les modes qui passent,de l'écologie à l'humanitaire,des sports de combat au véganisme sans oublier la domotique.Le personnage de Laird est bien sûr le moteur du dispositif,son absence d'inhibition créant un violent paradoxe avec le classicisme de sa belle-famille,dont certains membres vont se laisser aller à l'ambiance délétère régnant chez le jeune homme.L'antagonisme fonctionne idéalement grâce à un duo d'acteurs performants.James Franco est irrésistible en gendre exhibitionniste et Bryan Cranston fantastique en père noble atterré par ce qu'il découvre.Leur numéro d'auguste et de clown blanc donne le ton d'un film savoureux.Les autres comédiens sont peu connus mais étonnants.Megan Mullally est excellente en belle-mère sexy,tout comme Griffin Gluck en ado mature et Keegan-Michael Key en factotum aussi allumé que son patron.Seule Zoey Deutch parait trop lisse et peu convaincante dans un rôle il est vrai mal écrit car,c'est une des faiblesses du film,on voit mal comment cette fille sérieuse et raisonnable a pu s'éprendre d'un tel olibrius.Il y a pas mal de caméos inattendus comme ceux de l'entrepreneur Elon Musk,patron de Tesla,ou des chanteurs du groupe Kiss.La fin très niaise et consensuelle,à l'américaine,vient un peu gâcher le spectacle mais c'est un passage obligé dans ce genre de film où,après avoir déversé des torrents d'insanités,on aime bien se racheter car on reste au fond très puritains.