Sur près de 30 ans, la vie, l’espoir et le désespoir d’un architecte juif ayant survécu à un camp de concentration et qui émigre aux États-Unis, en Pennsylvanie où il va poser ses valises et repartir de zéro, mettant à profit ses talents de bâtisseur…
L’acteur Brady Corbet (Mysterious Skin - 2004) réalise ici un film monumental, découpé en 4 parties (ouverture, 1ère partie “Enigma of Arrival”, 2ème partie “The Hardcore of Beauty” & épilogue), le tout, entrecoupé d’un entracte de 15min. Dantesque et démesuré, d’une durée de 3h35, le film nous entraîne avec une facilité insolente au coeur de son récit où l’on se retrouve happé dans son histoire.
Visuellement bluffant (filmé sur pellicule 35mm au format VistaVision) et doté d’un sound design remarquable, même le générique de début et de fin n’est pas en reste, c’est dire à quel point le jeune réalisateur (de 36 ans) n’a lésiné sur rien. Lui et son épouse ont cosigné un scénario passionnant (pourtant fictif alors que l’on aurait cru le contraire) et enivrant qui nous entraîne dans les heures sombres de l’Amérique des 50’s & 60’s où le capitalisme était roi et l’antisémitisme régnait en maître.
On suit pas à pas, les débuts sur les terres de l’oncle Sam d’un architecte visionnaire, originaire de Budapest, juif et rescapé des camps de la mort. Face à lui, le rêve américain et la possibilité de reconstruire sa vie lorsque l’on a tout perdu et connu l’inimaginable. D’entrée de jeu, on est captivé par cette histoire et l’excellence de la distribution n’y est clairement pas pour rien (Adrien Brody est impressionnant, face à Felicity Jones et un Guy Pearce détestablement parfait).
The Brutalist (2025) s’impose comme une grosse claque et un pied de nez à l’industrie hollywoodienne, puisqu’il a été intégralement tourné en Hongrie pour la modique somme de 10M$ (pour un film de cette envergure, c’est dérisoire). Enfin, seule ombre au tableau, s’il en fallait qu’une, sa durée parfois excessive, le film aurait en effet gagné à être resserré par moment.
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