The Bubble par klauskinski
Déjà remarqué avec Tu marcheras sur l'eau, Eytan Fox signe cette fois une belle chronique. Plus brut que son précédent film, y compris techniquement, The bubble nous propose de suivre quelques colocataires dans les rues branchées de Tel-Aviv. L'aspect artisanal, pris sur le vif, de l'oeuvre est attachant mais on regrette néanmoins dans un premier temps le manque de souffle. Puis quelque chose se passe, presque insidieusement: le passage d'une frontière, un regard différent, de l'anglais parlé avec l'accent français par des israéliens; en emmenant ses personnages hors de leur bulle, de l'autre côté, en Palestine, le réalisateur densifie et enrichit son propos, et la dimension politique du film devient évidente. Il évite toutefois avec brio la thèse, le discours revendicatif et se révèle d'une infinie subtilité en posant simplement un visage sur un problème, lui donnant ainsi une substance, une identité. The bubble brasse ainsi dans un même mouvement dimensions politique, sociale et humaine, et s'avère aussi fort comme film urbain captant merveilleusement l'ambiance branchée et quasi irréelle de Tel-Aviv que comme réflexion courageuse et bouleversante sur les relations entre arabes et israéliens.