The Bunny Game, film subtilement vendu avec un "banni en Angleterre" inscrit en gras sur la jaquette de son DVD, se veut donc comme un torture-porn des plus subversifs. De ceux-là il n'a pourtant pas compris la recette car s'il traite bien de la torture d'une prostituée il n'en montre que fort peu de choses et donne surtout à apprécier le sadisme de son tortionnaire, dont il filme bien souvent les grimaces masturbatoires. De l'actrice, on ne retiendra ainsi que les cris à gorge déployée qui nous arrachent les tympans tout au long du film.
Finalement le plus subversif, si ce n'est le propos en lui-même, réside sûrement dans une première partie où l'on voit "Bunny" faire son travail de prostituée, fort d'images explicites. Cette première partie, qui accuse donc un bon quart d'heure avant que son chemin ne croise celui de "Hog", montre cependant déjà le défaut qui finira de miner le film : son montage qui se répète inlassablement. On nous montre tant de fois des images si semblables qu'on ne voit rien avancer; ajoutez à cela des choix de prises de vues qui ne laissent rien voir, des coupures épileptiques et une image en noir et blanc qui finit de nous mettre à l'écart, vous obtenez ce long métrage d'1h15 des plus lents et lassants. Un cocktail ennuyeux à mourir malgré un propos qui promettait de l'horreur brute (et une jaquette qui laissait espérer quelques bonnes trouvailles visuelles).
Je me console en me disant que les british sont préservés de ce "film viscéral".