The Crazies , sorti en 2010 et réalisé par un mec pas si connu que ça, en la personne de Breck Eisner, est un remake moderne du film éponyme dans sa version originale, de Mr Romero, connu pour ses nombreux films d'horreur traitant du zombie. Je me suis attaqué à ce remake sans avoir vu l'original, je vais donc juger le film pour ce qu'il est, indépendamment de ce que j'ai pu lire au sujet de l'original.
Par contre, je vais commencer par dire les choses correctement. C'est plutôt "The Crazies" qui s'est attaqué à moi.


Dans la première minute, on se retrouve dans une ville absolument dévastée, en proie à de vives flammes, filmée d'une manière assez objective, loin ou proche d'un élément détruit, et dans tous les cas, morte. Entrevue d'une catastrophe inévitable, ces plans sont aussi alléchants -on en vient à se demander quels accès de folie ont mené à ce résultat-, que... décevants au final. J'y reviendrai plus tard.


On se retrouve deux jours plus tôt, dans cette petite ville paisible de l'Iowa, en compagnie de DAVIIIIID!!!, le shérif du county de Pierce, qui se balade tranquillou en tuture. Impossible de voir s'il a sa ceinture cependant. On voit aussi une femme, médecin, qui se trouve être la compagne de DAVIIIID!!!, en plein exercice de gentillesse envers la jeunesse, parce que les malades peuvent attendre, mince ! On retrouve le shérif à un match de baseball de l'équipe de sa ville, où un homme armé se pointe. Il se retrouve obligé de l'exécuter. Personne ne comprend la nature de son geste, l'autopsie ne donne rien non plus. Première transition radar aérien de série B. Le lendemain,il retourne sur le lieu du drame pour croiser un type étrange, fuyant la discussion, tandis que sa femme ausculte un homme qui se comporte étrangement, ne parle que sur la défensive ou pas du tout. Le soir même, il commet l'irréparable et dans un acte de folie, brûle vivants sa femme et son fils.


Première pause.


Jusque là, le film reprend une bonne partie du schéma traditionnel des films ou séries de zombie : Il commence par l'apparition des premières victimes du virus/de la maladie, de leur première confrontation avec la population saine. D'après le synopsis, l'atout de ce film, c'est qu'on n'a pas à faire à des zombies ordinaires, AH GREU GREU et tout, mais à des psychopates, des malades qui ne tuent pas pour se nourrir mais par instinct et par envie. Le premier meurtre auquel on assiste est assez prometteur, la tension est rapidement focalisée sur la grange, où une personnage secondaire se retrouve devant un terrifiant monstre de métal, que l'on pense prêt à la déchiqueter, alors qu'en vrai, niet ! L'horreur, la vraie, se déroulera dans la maison, avec là, les premiers problèmes du film qui pointent le bout de leur nez... La tension monte, mais nous laisse tout de même nous poser des questions. Au final, on se retrouve juste avec un mec totalement détaché, qui fait un petit jump scare sur fond sonore cliché au possible, crame sa maison, et sifflote pour bien nous faire comprendre qu'il est tranquille dans sa tête.


Reprise.


Encore le lendemain (ça fait presque deux jours, attention, film !) des chasseurs trouvent un cadavre dans les marécages, et bien qu'il soit le plus mooooort des morts du monde des morts, on a droit à un petit jump scare avec musique clichée.


Stop. Deuxième pause.


Okay, alors là, on a compris que le réalisateur ne parviendrait pas à faire monter la tension de manière honnête et encore moins durable.


Reprise.


On trouve un avion, DAVIIIID!!! alias Shit Sherlock (oui, l'ommission du No est volontaire) déduit de l'avion qui s'est crashé qu'un virus s'est dispersé dans les eaux ensuite traitées pour être distribuées et a contaminé la population. Shérif, légiste, détective... ça en fait des casquettes, Bob ! Il coupe donc de son plein gré le circuit d'eau de la ville. Ce qui n'a, on est d'accord, aucune importance par la suite. Merci.
Lui et son coéquipier Russel retournent au poste du shérif, où les attend un psychopate qui a troqué son regard pervers et gênant pour une classique zombite aigüe. Jumpscare aussi gros que l'Empire State Building.


Premier but pour les Tampa Bay Lightnings.


S'ensuit une scène flippante mais assez classique à la morgue. Les victimes défigurées laissent un apperçu de la gravité de la maladie qui atteint certains. La scène se déroule et se termine malheureusement de manière ridicule; notamment grâce au super troisième personnage sauveur du monde. Au bout de 30 minutes, on s'éclate pas tant que ça, les scènes se suivent et s'annulent, les jump scares ruinent la tension... Un événement bienvenu vient casser cette rythmique, incarné par les militaires qui viennent mettre les habitants en quarantaine. Apparemment, ils savent différencier les infectés des sains, et quelques uns, dont la femme du shérif, à tort, sont traités. Comment ? pfft, no idea. Autre problème, on sait que la femme est enceinte, mais alors pourquoi sa pote aide soignante a été prise aussi ? Pfft, no idea ! Mais ça dégénère, les gens s'enfuient, c'est le bordel, on arrive à la ville en feu, le shérif s'enfuie aussi et retourne chercher sa femme et... la sauver au dernier moment d'un petit coquin de psychopate opportun ;)


Pause.


à partir de là, ça ne sert absolument plus à rien que je suive le déroulement du film. Les principales erreurs ont déjà été faites et seront répétées. La suite est une compilation de clichés, de scènes qui n'apportent rien et sont maladroites, de personnages secondaires qui meurent de manière secondaire, de jump scares (surprenant hein), de trucs débiles comme des zombies qui se sont dits que d'attendre dans un car wash à des bornes du moindre signe de vie serait une bonne idée et qu'un petit coup de chiffon ferait pas de mal à une vieille caisse, mais qui malheureusement sont bien trop gauches avec l'utilisation des jump scares et des tuyaux, de twists qui ont été tant attendus qu'ils n'en sont pas des twists, de scènes qui ne servent à rien (oh mon dieu c'est donc la faute du gouvernement ! BOOM, HEADSHOT BITCH) , d'idiots qui se séparent en toutes circonstances, de personnages qui sortent du champ de la caméra et donc du champ de vision des personnages...


Egalisation de Pittsburgh !


Voilà pour la liste. Maintenant, le plus gros problème du film, c'est qu'il ne se positionne pas, il ne sait pas lui-même où il veut nous amener. Les psychopates tuent vite, et à part le coup des visages cousus, ne sont pas fous comme on l'attend. Leur horreur n'est quasiment que suggérée et très peu montrée. La tension est vite réduite à néant par ce problème et les jump scares, ainsi que par la musique qui devient très vite usante. Autant faire claquer une porte dès qu'on veut nous faire sauter, ça fait peur sur le coup, pas stresser. Enfin, ils abandonnent assez vite ce faible soupçon de folie pour des AH GREU GREU, mais c'est probablement pour faciliter la vie des héros. Et que dire du côté Survival si ce n'est qu'il brille par son absence ?


Je trouve sincèrement que tout cela est fort dommage, le réalisateur aurait pu en faire quelque chose de bien plus intéressant, comme en se concentrant sur la mise en quarantaine, pour laisser les habitants victimes du virus tuer les sains, au moins l'espace d'un instant, et ainsi exploiter pleinement les aspects psychose et survival qui nous sont promis ou fortement suggérés.
Mais avec toutes les erreurs accumulées au cours de ce long métrage, on a entre les mains un mauvais film à suspense, un mauvais film de zombies, un très mauvais film de psychopates et un très moyen film d'horreur, à la moderne comme j'aime à dire.

PregnantMan
3
Écrit par

Créée

le 16 janv. 2016

Critique lue 538 fois

1 j'aime

PregnantMan

Écrit par

Critique lue 538 fois

1

D'autres avis sur The Crazies

The Crazies
Clacadou
3

Critique de The Crazies par Clacadou

Après avoir regardé l'original, je me suis dis « tiens si je regardais le remake »... ça partait déjà mal. Donc, comme dans l'original, un avion militaire, contenant à son bord une arme biologique,...

le 11 août 2010

10 j'aime

2

The Crazies
EvyNadler
3

Brie Larson

Nous devions voir The Crazies et Room dans la même journée. Je l'avoue, j'ai totalement foiré sur ce coup. J'ai pensé, avant et pendant tout le film, que j'étais en train de regarder Brie Larson se...

le 28 mars 2016

6 j'aime

The Crazies
Topper
7

Critique de The Crazies par Topper

The Crazies est un film de zombies sans zombies. Il en prend tous les codes classique. Le film gagne donc en réalisme par rapports à ces films et si vous avez toujours eu du mal avec le fait que des...

le 14 avr. 2012

6 j'aime

3

Du même critique

Days Are Gone
PregnantMan
8

Critique de Days Are Gone par PregnantMan

Bidonjour, Allez, je déterre mon compte après des années d'inactivité, remets par la même occasion mon cerveau en marche -résultats non garantis- et m'attaque à cet album qui déclenche, de ce que...

le 17 oct. 2020

1 j'aime

The Crazies
PregnantMan
3

Règle numéro 4 : Mettre la ceinture !

The Crazies , sorti en 2010 et réalisé par un mec pas si connu que ça, en la personne de Breck Eisner, est un remake moderne du film éponyme dans sa version originale, de Mr Romero, connu pour ses...

le 16 janv. 2016

1 j'aime

Lava
PregnantMan
3

Ooooover the rainbow

Je lis depuis avant plusieurs critiques sur ce court métrage, la chanson est souvent mal passée auprès des auteurs de critiques négatives, beaucoup disent que celle-ci rend notamment le film niais...

le 23 juil. 2015

1 j'aime