La 3e Guerre Mondiale a ravagé le monde. Des robots, surnommés « clickers » de manière insultante par les humains, tentent d'aider la race humaine mourante de leur propre chef. Avec le regard malveillant de « l'Ordre de la Chair et du Sang », un organisme qui veille à la suprématie de l’humain sur la machine…
The Creation of the Humanoids est une curiosité que l’on peut découvrir dans le coffret intitulé « La guerre des robots » édité par Artus films dans une copie acceptable.
Le film n’a visiblement été doté que d’un tout petit budget mais il bénéficie tout de même d’une photographie aux couleurs psychédéliques de Hal Mohr, directeur de la photographie très réputé, ainsi que de maquillages réalisés par Jack Pierce, tout aussi réputé.
Tout cela n’empêche pas le film d’être terriblement ennuyeux : il est tourné en plans fixes et consiste presque entièrement en d’interminables séquences de dialogues entre des personnages le plus souvent debout et raides comme des piquets. Nous sommes dans du théâtre filmé, de surcroit du très mauvais théâtre.
Mais si le film se révèle assez consternant sur la forme, il est beaucoup plus intéressant sur le fond qui se révèle appartenir au genre de la « fable philosophique ». Les considérations sur les relations entre l’homme et la machine ne manquent pas de pertinence et de pessimisme sur la nature humaine.
De plus, le film peut être vu aussi comme une parabole anti-raciste comme le fait justement remarquer Francis Barbier dans son article sur le site Devildead : « L'un des moments clés du film résidant dans le fait qu'une des héroïnes entame une liaison… avec un robot ! En imaginant les relations interraciales comme extrêmement difficiles à cette époque, on ne peut que louer le courage de telles idées dans un films de SF : une véritable parabole anti-raciste, indiquant même que le sauvetage de la race humaine passe justement par là. Le film sortit en pleine explosion du Mouvement des Droits Civils aux USA et son message contre les préjugés raciaux n'en est que plus impactant. D'autant que les robots appuient le fait de ne pas apprécier être appelés « clickers » (comprendre « négro » ou par extension « bougnoule ») et décident de prendre les choses en main, les humains étant trop occupés à lâcher leur agressivité via leur “ Ordre de la Chair et du sang ” ».
Dommage donc que la forme rende le film difficilement supportable !