Ze Dide Houttsaïde (ouais, mon voisin de file d'attente avait un anglais alternatif (et une carte de presse, je me demande encore comment c'est compatible, mais va savoir, maintenant ils filent des cartes de presse aux blogueurs, tout est possible)), Ze Dide Houttsaïde donc, avait un des pitchs les plus prometteurs de ce Fantastic'Arts 2011 à mes yeux. Mais jugez plutôt :
« A la suite d'une terrible épidémie, deux étrangers se retrouvent dans une ferme écossaise isolée. April, âgée de seize ans, a survécu seule pendant des mois. Daniel, un homme endeuillé, s'accroche désespérément à l'espoir d'une vie possible à l'extérieur. »

Un film qui contient les mots « terrible épidémie » dans sa description ne pouvait que faire fondre mon petit cœur de fan de zombies et autres complots d'Etat. En plus, c'est écossais. Ils en avaient pas encore fait, de film post-apocalyptique, les Ecossais.

Ils auraient mieux fait de ne jamais en faire.

Bon pour commencer, comme l'a si justement fait remarquer Ezhaac à la sortie de la séance, madame Mullaney aurait pu avoir le bon goût d'embaucher un directeur de la photographie.
OU d'éviter de tourner la moitié de son film et la quasi-totalité de ses scènes d'action de nuit. Les téléfilms d'M6 sont plus irréprochables techniquement aujourd'hui. C'est extrêmement laid, brouillon, et impossible à suivre.
En même temps, qu'y avait-il à suivre ? Il n'y a pas vraiment d'histoire, dans le présent. Un homme arrive dans une maison où se trouve une jeune femme. Scènes inutiles pendant une heure. Une autre femme arrive. Scènes inutiles pendant une demi-heure. Tout ça ponctué de flashbacks, qui sont encore les scènes où il se passe le plus de choses. Mais ces histoires sont bien indigentes : on ne s'attache à aucun des deux protagonistes, on ne comprend pas comment tout ça est arrivé, on ne sait pas vraiment ce qui rend les autres humains malades. Du coup, tout le passage sur le « vaccin » ne sert à rien, vu qu'on ne sait même pas ce qu'il servirait à guérir EXACTEMENT. Le minimum, dans ce genre de films, est de faire une scène un peu didactique sur le virus. Si on veut éluder la raison de son apparition, alors on n'explique que les implications d'une contamination. Histoire qu'on tremble un peu pour les personnages. Là rien.
Mais ces personnages, en plus d'être mal écrits, sont mal joués. Mais mal. April est censée susciter de l'empathie au bout d'un moment, mais elle restera jusqu'à la fin une tête à claques qui ne fait rien d'utile – certainement pas se balader dans la forêt en pleine nuit, en tous cas. Sandra Louise Douglas ne lui apporte aucune profondeur : elle fait la gueule pendant une heure et demi. Daniel est sans relief également. J'ai eu beaucoup de mal avec l'accent écossais. Du coup, je sais pas si c'était juste l'accent qui faisait sonner faux toutes les répliques de April ou si l'actrice jouait particulièrement mal. En tous cas, je n'ai eu aucune possibilité de rentrer dans le film par les dialogues. Bon, faut dire qu'ils ne volaient pas très haut non plus.

Quoi d'autre ? C'est moche, c'est mal joué, c'est mal écrit. Je crois que c'est déjà pas mal. L'idée de « zombies lucides » était pas mal. Même si on comprend mal ce qui rend les contaminés comme ça, et en quoi ils sont vraiment différents de malades mentaux violents. Et ce qui fait qu'ils sont assez lucides pour tenir des propos sensés, mais assez stupides pour venir s'encastrer dans une barrière en barbelés la tête la première.

La musique se veut lancinante mais elle est juste horripilante. Voilà, je crois que là on a fait le tour de tous les défauts. Je peux ajouter aussi que, pour un film post-apocalyptique, il n'apporte strictement rien au genre, qui commence à être bien fourni en 2011, et qui ne laisse pas la place à un film sans la moindre originalité.

Et on est bons pour un 2/10.



Edit : J'avais oublié de mentionner le détail qui m'a horripilée tout le long du film. Nous sommes dans un monde post-apocalyptique. Tout le monde est mort, est devenu zombie/malade/fou (onsépatro) ou se terre à l'abri des individus bizarres sus-cités, MAIS les personnages principaux prennent des douches. Tranquilles, plusieurs fois dans le film. « Oh je suis un peu tendu aujourd'hui j'ai eu une mauvaise journée j'ai dû décrocher un zombie des barbelés je m'en suis foutu partout sous les ongles c'est dégueulasse je vais prendre une bonne douche bien chaude pendant 20 minutes pour décompresser GRÂCE À CES GENTILS EMPLOYÉS DE L'USINE DE RETRAITEMENT DE L'EAU QUI CONTINUENT À FAIRE LEUR DEVOIR DANS CE MONDE RAVAGÉ PAR UN MAL INCONNU QUI DÉCIME TOUT SUR SON PASSAGE. Sauf les employés de l'usine de retraitement de l'eau. Passe-moi le shampoing. »
Crédibilité de ton monde post-apocalyptique : -1000.
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le 3 févr. 2011

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