« Everything just happens »
Par bien des aspects, The descendants évite les nombreux pièges inhérents à son sujet. La gestion de l’agonie et la préparation du deuil de la mère ont de quoi en effet livrer tout un pathos...
le 16 avr. 2014
29 j'aime
8
« Emmenez-moi
Au bout de la terre
Emmenez-moi
Au pays des merveilles
II me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil. »
Par exemple à Hawaï, une petite île paradisiaque dont les autochtones partagent les mêmes codes vestimentaires – chemises bariolées, larges bermudas et tongs – ce qui pourrait faire accroire à la réalisation d’une société sans classe. Même si l’habitat distingue clairement le riche du pauvre, la misère est manifestement moins criante dans le Pacifique. La misère certes, mais qu’en serait-il du deuil ?
Avec The descendants, Alexander Payne s’emploie à apporter sa réponse. Le pitch procède du mélodrame. Alors qu’il doit valider la vente d’un vaste domaine ancestral, une bagatelle d’un demi-milliard de dollars, un riche mais honnête avocat se découvre, en moins de 24 heures, veuf, cocu, raillé par ses proches et père impuissant de deux jeunes filles névrosées. Dure journée.
Le toujours délicat Payne parviendra à s’extraire du pathos et à nous faire, souvent, rire. Le mérite en revient à sa star, le beau Georges Clooney (Matt King) qui, dans la veine d’O’Brother ou des Rois du désert, joue admirablement le père en perdition. Georges, c’est le bœuf qui parvient à sa faire grenouille. Ne réussit-t-il point, par intermittence, à faire oublier le truand magnifique d’Ocean Eleven, l’ami des princes, l’illustrissime égérie du cafetier suisse ou le « Messager de la paix » des Nations Unis ?
Son épouse est dans le coma, elle ne réveillera pas. Étrange situation où le travail du deuil précède la mort officielle. Sa fille aînée s’est entichée d’un sale gosse qui se révèlera attachant. D’ailleurs, tous se bonifient au contact du beau et miséricordieux Georges : le beau-père implacable, les cousins envieux, la femme de l’amant. On pleure et on pardonne. Entamée aux huiles d’essences amères, cette belle histoire de thérapie de groupe et de rédemption tardive s’achève en eau de rose.
P. S. : Mention spéciale à la BO, entièrement composée de musique hawaïenne.
2019
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 65 critiques de classiques, petits ou grands, 26 critiques de comédies, 76 films vus et critiqués en 2017 et 99 critiques de drames
Créée
le 10 févr. 2017
Critique lue 563 fois
11 j'aime
5 commentaires
D'autres avis sur The Descendants
Par bien des aspects, The descendants évite les nombreux pièges inhérents à son sujet. La gestion de l’agonie et la préparation du deuil de la mère ont de quoi en effet livrer tout un pathos...
le 16 avr. 2014
29 j'aime
8
Si après avoir regardé ce film, vous vous reconnaissez dans le personnage de Clooney, je ne veux jamais faire partie de votre famille. Bon gros exercice de manipulation à la American Beauty. Y'a-t'il...
Par
le 31 déc. 2011
26 j'aime
18
The Descendants, adapté du roman éponyme de Kaui Hart Hemmings, est le nouveau long-métrage d'Alexander Payne, connu pour son Sideways et son Monsieur Schmidt. Chose ne surprenant guère, l'œuvre...
le 24 janv. 2012
21 j'aime
3
Du même critique
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
le 14 oct. 2016
127 j'aime
31
Je dois à Hayao Miyazaki mon passage à l’âge adulte. Il était temps, j’avais 35 ans. Ne vous méprenez pas, j’étais marié, père de famille et autonome financièrement. Seulement, ma vision du monde...
le 20 nov. 2017
123 j'aime
12
J’avais sept ans. Mon père, ce géant au regard si doux, déposait une bande dessinée sur la table basse du salon. Il souriait. Papa parlait peu et riait moins encore. Or, dans la semaine qui suivit, à...
le 11 juin 2016
123 j'aime
30