J'avais bien ri à "Borat", j'avais exulté face à "Brüno", c'était donc avec un certain entrain que je suis parti à la découverte de la nouvelle frasque de l'irrévérencieux Sacha Baron Cohen. Connaissant la liberté de ton du bonhomme, je ne pouvais que me réjouir du thème abordé, chose d'autant plus plaisante que ce cher Sacha renouvelle un peu sa forme en abandonnant son mix habituel entre personnage de fiction et documentaire détourné. Tant de choses pour convaincre, et quelques bonnes idées, et pourtant la désillusion s'est faite vite sentir me concernant. Quand il s'agit de faire reposer toute sa démarche sur de la pure fiction, les carences de ce cher Sacha et de son acolyte Larry Charles se font vite sentir. Dans "Borat" et dans "Brüno", l'excentricité du personnage central était contrebalancée par les quidams qu'il rencontrait, les deux s'alimentant mutuellement. Coupé du monde du réel, la force de Cohen qui consistait à savoir s'adapter en toute circonstance pour pouvoir rendre crédible son personnage excentrique disparait, et l'humour lourd et répétitif du bonhomme ne parvient pas à le compenser. Au final, malgré les quelques bonnes idées qui montrent que ce film était pétri de bonnes intentions, l'univers du "Dictateur" m'a vite lassé, surtout que, par bien des points, Aladeen emprunte souvent au personnage de Borat sans innover. C'est dommage, j'aime bien Sacha Baron Cohen, et je ne peux décemment pas descendre ce film tant il parvient malgré à conserver une petite dose de sympathie mais, en s'octroyant plus de liberté en retournant à la fiction pure, je me suis retrouvé devant ce "Dictateur" comme je m'étais retrouvé devant "Ali G" : je me suis dit que le trip était sympa, que l'état d'esprit était fort séduisant, mais que faute d'une réelle diversité dans l'humour et d'une véritable imagination, c'est quand même l'ennui qui triomphe à la fin. C'est ballot donc car j'aimerais être plus conciliant avec l'ami Cohen, mais malheureusement le plaisir ne fonctionne pas forcément comme ça...