De Xavier Gens : Je haie viscéralement «Frontière(s)», «Hitman» est divertissant, mais je ne le reverrai sans doute jamais, «The crucifixion» est un bon film dont j'aimerais voir le director's cut (Gens n'ayant pas eu la liberté du montage final), et «Cold Skin» est son chef-d'œuvre Lovecraftien. En somme, ça passe ou ça casse avec ce metteur en scène... Quand est-il de «The Divide» ? Et bien...
Ça casse.
Quand Gens fait du cinéma de genre influencé par le cinéma américain, en tentant d'y coller un message quelconque, c'est une catastrophe. «The Divide» ne fait pas exception. Si formellement, le film n'a rien à se reprocher, le reste est d'un niveau franchement passable. Déjà, le scénario est complètement incohérent. Qui sont ces hommes en combinaisons qui viennent les agresser et traînent dans des couloirs étrangement aménager, pourquoi ils soudent la porte pour les enfermer ? À ces questions, vous n'aurez pas de réponses, car la réponse est simple, cela arrange un scénario qui veut poser une autre question: l'enfermement et la folie des hommes qui peuvent potentiellement en découler. Pour cela, il faut des personnes pour souder cette porte, point.
Contrairement à «Cold Skin» et même à «The Crucifixion» ou les questions étaient posées et développés de manière sérieuse et talentueuse (la peur de l'altérité et la foi), avec des personnages intéressants aux psychologies cohérentes, «The Divide» lui, est à l'image de «Frontière(s)», des personnages caricaturaux qui deviennent cinglés quasiment d'une scène à l'autre, une violence graphique et sexuel qui, à défaut d'être malsaine et dérangeante, s'avère grotesque tant les protagonistes le sont. Un ton qui vogue entre le ridicule et d'autres scènes qui voudraient rendre le film profond, mais qui reste résolument une farce. Beaucoup d'incohérences, même dans le comportement des deux personnages qui virent psychopathes...
Conclusion. J'aime Xavier Gens quand il n'essaie pas de faire du cinéma américain.