Disons-le tout de suite avant de s'éparpiller en de longues et sinueuses explications, The Door n'est pas un bon film d'horreur mais une œuvre cinématographique correcte.


Lorsqu'on se retrouve à slalomer entre Jacquie et Michel dans le métro, les remerciant au passage, et qu'on tombe sur l'affiche du dit film, assez laide au demeurant, on se dit d'instinct les choses suivantes :


1) Ca s'appelle The Door, on a donc une porte qu'il ne faudra pas ouvrir, assurément. En fin détective que vous êtes, je n'en doute pas, vous supputez qu'un ou une abruti(e) ne va pas suivre les consignes et ouvrir cette saloperie de porte.


2) Un gosse traînant sa sale gueule toute boueuse se dessine dans l'embrasure, c'est l'esprit d'un enfant mort. Sa colère on l'accepte sans se poser de questions, après tout c'est un enfant mort, il faut forcément qu'il soit en rogne ce sale gosse. Encore une histoire de pain au chocolat...


On ne s'attend donc pas à un bon film, vraiment pas. Tout a l'air très classique et ultracalibré. On devine déjà les mille et une façon que le monteur décidera de te surprendre par un jumpscare grossier. Bref, seule notre curiosité morbide ou notre masochisme latent peut nous pousser dans cette salle obscure.


Face à la projection, l'histoire s'avère bien décevante : nous avons une maison, un couple avec une enfant, un autre tragiquement décédé, un chien. Le classicisme à l'état pur.


Tout ce petit monde vit en Inde dans une grande maison mal éclairée au milieu d'un océan de verdure. Malgré le temps qui a passé depuis le décès de leur fils, notre couple a bien du mal à surmonter l'épreuve. Notre héroïne, la mère de cet enfant, ne vit plus depuis ce jour néfaste. Suite à une tentative de suicide, la gouvernante de la demeure propose à notre gourgandine une solution : il existe un temple permettant de communiquer avec les défunts dont on a dispersé les cendres sur le pas. Mais SURTOUT il ne faut pas ouvrir la porte ou l'esprit s'échappe. Notre héroïne qui, visiblement n'a jamais vu La Belle et la Bête, finit par ouvrir la porte et lâcher l'horreur sur sa famille...


Si le cadre Indien semble apporter de l'originalité là où le genre s'enferme chaque jour un peu plus dans la médiocrité et la pale copie, la réalisation ne va pas au bout des choses. On s'attend à rencontrer du mystique, des légendes et un rapport à la mort dépaysant, tout cela n'est qu'esquissé.


C'est un gâchis... C'est un gâchis parce qu'à aucun moment on ne rencontre de véritable tension. Plutôt que de construire une atmosphère terrifiante, de grandes tensions sans explosions, The Door part, comme ses pairs, du principe que faire peur équivaut à faire sursauter. Lorsque la moindre tension semble poindre, elle est de suite avortée dans l'œuf par un jumpscare prévisible. Voir ce genre d'œuvre ne doit pas devenir une torture par le visuel mais par ce que l'on ne peut voir. Ici tout finit par se montrer trop rapidement comme un type qui déchargerait au bout de trois minutes. Décevant donc.


Certains éléments ne sont pourtant pas mauvais, tout ce jeu de voilages autour des lits a de quoi angoisser. Faire de l'esprit un gosse sans patience c'est pas mal aussi. Il faut lui lire son histoire avant de dormir comme un vrai petit garçon... La fin est également assez bonne, elle apporte ce petit côté pessimiste de bonne facture en évitant de devenir ridicule.


En définitive, si vous êtes fan du genre horrifique mais que vous fuyez les productions récentes pour leur similarité, passez votre chemin. Idem si sursauter toutes les cinq secondes vous emmerde plus qu'autre chose.

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le 2 juin 2016

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Fosca

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