Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour une cause que l'on croit juste ? Et quelles sont les limites à ne pas franchir ? Questions difficiles auxquelles le réalisateur Zal Batmanglij ("Sound of my voice") tentera de répondre à travers l'histoire de "The East", néo-thriller dramatique traitant d'éco-terrorisme. Dans un monde gouverné par les lobbies, les nombreuses dérives sanitaires, écologiques, militaires ou sociales ont contraint une poignée d'hommes et de femmes à former un groupuscule nommé "The East". Reconnu pour des coups d'éclats plus spectaculaires que dangereux relayés par les réseaux sociaux, mais taxés d'actions terroristes par les pouvoirs publics, "The East" devient dangereux pour la sécurité intérieure, il doit être démantelé. Le film suit le parcours de Sarah Moss (Brit Marling) ancienne agent du F.B.I travaillant pour un puissant consortium d'entreprises privées auxquelles "The East" porte préjudice. La jeune femme a pour mission d'infiltrer le groupe. Particulièrement pugnace et douée en exercices d'infiltration, Sarah finira par se faire accepter au sein du noyau dur de "The East" et fera la connaissance de l'idéaliste Benji (Alexander Skarsgard), le leader du groupe. Batmanglij ne prend jamais parti ni pour un camp, ni pour l'autre, mais la logique mercantile opaque et l'omerta des lobbyistes sont à l'origine de l'activisme moderne que nous dépeint le réalisateur et la jeune Sarah se retrouvera prise en tenaille par sa conscience de citoyenne et la mission qui lui incombe. Avec "The East", Batmanglij livre un thriller au suspense tendu couplé d'une réflexion sociale et politique dans laquelle l'humain n'est que pourcentage et quantité négligeable.