The End of the HARICOGELIONS
Après l'échec cuisant de sa série-mise en abyme (pourtant un succès planétaire, mais le titre n'est pas un paradoxe près), Anno décide d'offrir aux fans la conclusion qu'ils méritent. Ainsi, là où il posait la version TV comme une psychanalyse géante pour Otakus à la dérive (à savoir : Evangelion la série comme "plan de complémentarité de l'homme", via le processus d'identification inhérent à ce genre de divertissement, ce qui recoupe les parallèles Nerv-Gainax etc), il avance ses films de clôture comme constat amer et rageur de son incapacité à ouvrir les yeux de son public et décide donc de tuer sa franchise en offrant au fan un condensé intense de tout ce qu'il a apprécié dans sa création.
Adieu donc, la subtilité et la profondeur de la série : bonjour références mystiques faciles autant qu'absurdes, fan service à tous les étages (avec quelques fulgurances limite classées X), psychologie de bazar façon Shonen Manga, réponses (lamentables) aux zones d'ombre du scénario, flots de sang et boucheries de robots géants.Si vous avez détesté les deux derniers épisodes de la version TV, alors n'hésitez pas, vous allez adorer.
Si, au contraire, ce sont vos préférés, passez votre chemin, sous peine d'avoir besoin d'une autre psychanalyse géante. Cet Evangelion n'a d'Evangelion que le titre (et la possibilité de double lecture : au commencement, l'auteur fait dire au fan/Shinji "je me dégoûte" et termine dans le même tonneau. Ce qui en dit long sur sa propre opinion en la matière. Si ça, ce n'est pas un signe...).