Finalement, et assez paradoxalement, c'est dans les scènes du quotidien que Xavier Palud et David Moreau s'avèrent les plus convaincants, rendant crédibles les sensations de leur ravissante héroïne. Pour le reste, c'est la débâcle, ou presque. On se moque beaucoup de Jessica Alba, pourtant j'avoue l'avoir trouvé fort crédible et souvent émouvante : j'en ferais même ma raison principale de voir « The Eye ». Cela dit, aussi charmante soit-elle, la belle Jessica ne peut en aucun cas sauver le film d'effets lourdingues, fatigants et surtout extrêmement banals, pour ne pas dire terriblement clichés.
Le résultat en devient vite assommant, d'autant que les seconds rôles manquent franchement de saveur (à l'exception peut-être de la délicieuse Chloé Grace Moretz, pourtant seulement présente une poignée de minutes). Du coup, les rarissimes bonnes idées sont noyées dans un magma visuel très ciblé ados et donc sans la moindre once d'originalité, bien qu'on se surprenne parfois à ne pas trouver cela totalement désagréable, à l'image d'un dénouement à peu près potable. Bref, si l'on a vu pire dans le genre, « The Eye » n'en est pas moins un produit ultra-calibré hautement dispensable, dont la « vision » s'évapore d'ailleurs à peine quelques secondes après la fin du générique.