Un film à la beauté photographique et iconographique intense, on pourrait y voir du Salvador Dali. La multiplicité des décors, des costumes, tous aussi extravagants les uns que les autres, et en parfait décalage avec les lieux, en font une œuvre à la fois esthétique et dérangeante. Nous sommes plongés au coeur d'un univers onirique, né de l'imaginaire d'un cascadeur blessé (Lee Pace) et d'une petite fille, où chacun des personnages représente un des patients du dispensaire. Si l'histoire semble anodine ou difficilement appréhendable, le travail de recherche esthétique est remarquable, une mise en image des rêves et de notre inconscient, mais aussi un hommage au cinéma en lui même. Un film très personnel de Tarsem Singh qui a sans nul doute de grandes affinités avec l'Inde, et les richesses dont elle regorge. Avec The Fall, on comprends mieux le style sans compromis du réalisateur et ce qu'il a voulu faire dans d'autres productions plus controversées comme Immortals, la volonté de créer des tableaux vivants, repoussant les limites de l'imaginaire, un peu à la façon d'un Terry Gilliam...