The Fall Guy
6.1
The Fall Guy

Film de David Leitch (2024)

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Alors, si je suis allé vers ce film, c'est parce qu'il y a dans les rôles principaux, Ryan Gosling (ben oui, ce n'est peut-être pas l'acteur le plus expressif de la planète, mais il a un charisme d'enfer et il est un très bon comédien... par exemple, il vole tellement la vedette à tout le monde dans Barbie que le film aurait dû s'intituler Ken !) et l'excellente Emily Blunt (c'est bizarre, son visage semble tout figé... euh... non, rien... her body, her choice !).


Oui, ce n'est pas pour le réalisateur derrière la caméra. Franchement, quand je lis le contenu de sa filmo, ça ne me donne pas particulièrement envie. Et sur la base que je n'ai vu de lui que The Fall Guy... ben, ça va continuer pendant longtemps à ne pas me donner particulièrement envie.


La première partie s'englue dans des parties humoristiques pas drôles, car elles ralentissent considérablement l'action, en y étant fréquemment en dehors, au lieu d'y être intégrées (ce qui agace plus qu'autre chose !). Les références cinématographiques (Mad Max, Dune, etc. !) ou sérielles (Miami Vice, L'Homme qui valait trois milliards !) sont généralement balancées d'une manière bien appuyée, bien longuement (ce qui fait sortir son esprit de l'intrigue !) dans le cas où vous ne les auriez pas saisis dès les cinq premières secondes. Au passage, n'ayant jamais visionné la série L'Homme qui tombe à pic (dont le film est librement adapté !), je n'évoquerai pas ce sujet. À l'exception du protagoniste, tous les autres personnages sont mal mis en relief, apparaissent trop sporadiquement, trop inégalement pour être mémorables, pour être bien creusés, pour avoir un impact.


Oui, même l'objet de la flamme de notre héros, incarnée par Blunt, est, sauf lors des quinze dernières minutes (lors desquelles, elle participe réellement à l'action !), négligé par l'écriture. Les relations sentimentales, que la jeune femme entretient avec son amoureux, ne sont pas approfondies étant donné que, durant la première moitié, elle est trop souvent foutue à l'arrière-plan. Ce n'est qu'à mi-parcours, lors d'un montage parallèle, sur une chanson de Phil Collins, qu'il y a une tentative d'insuffler de l'âme à travers à elle. Ce qui est un peu trop tard et un peu trop mince pour y parvenir. Ah oui, à un moment, elle arrive à péter, sans sourciller, la gueule puissance 10000 à quelqu'un d'assez fort physiquement et à un autre, elle en est presque à se casser le poing face à quelqu'un qui est un adversaire bien moins imposant. Bonjour la cohérence. En outre, le fait qu'elle soit réalisatrice, en plein tournage, sert l'histoire... ben, que dans les quinze dernières minutes (alors qu'il y avait du potentiel par rapport à une œuvre qui, non seulement, parle de cascades au cinéma, mais qui, aussi, se veut très méta !). Oui, je sais que ce n'est pas le personnage principal, mais quand même. Par la même occasion, ça bâcle le côté comédie romantique voulu.


Reste qu'il était légitime, vu le passé de cascadeur et de coordinateur de cascades du tâcheron derrière la caméra, David Leitch, de penser que le tout allait au moins grappiller des points dans le domaine spécifique de l'action. Sans parler évidemment que le métier de cascadeur est le cœur de l'œuvre (ce qui est souligné jusqu'au générique de fin inclus !), que l'ambition première est de rendre un hommage à celles et ceux qui exercent cette profession aussi impressionnante que dangereuse.


Il n'y a presque pas le moindre point de grappillé. C'est aussi déplorable que dans n'importe bouse hollywoodienne, à gros budget, d'aujourd'hui (l'exemple le plus probant de la médiocrité du réalisateur est sur la fin, lorsqu'il ne parvient pas du tout à faire preuve de cohérence, à se répartir sur plusieurs actions se déroulant en même temps !). Je sauve juste la séquence lors de laquelle le record de tonneaux est battu. Non pas pour la façon dont c'est filmé, car c'est aussi mal foutu que l'extrême grande majorité de toutes les autres scènes. Mais pour l'exploit incroyable du cascadeur qui a réussi cette prouesse. Il s'appelle Logan Holladay (je me devais de citer son nom !). Et, allez, dans ce qui tient à peu près (je dis bien à peu près !), il y a aussi la course-poursuite dans Sydney (oui, ça se passe dans la ville australienne... d'ailleurs, pour bien vous le faire voir, il y a tout plein de plans de l'opéra, seul monument suffisamment reconnaissable pour qu'on identifie la métropole... c'est bon, l'office du tourisme sydnéen est suffisamment satisfait ?), course-poursuite n'ayant pas l'air de perturber quiconque dans les rues et parmi les autorités (comme dans tout bon film d'action bien bourrin !). Bon, le contenu en lui-même est, sur sa globalité, du vu et du revu des milliards de fois ailleurs, tout comme le type de mise en scène. Les possibilités avec un camion-poubelle (une des deux seules petites touches d'originalité !) ne sont pas utilisées, par contre celles du gentil toutou (deuxième touche !), si. On sauve ce que l'on peut dans la mesure que l'on ne croule pas sous le positif.


Parce qu'autrement, c'est monté avec les pieds, c'est confus pour les séquences en extérieur. On ne sait pas toujours où est untel, que fait tel autre. En outre, pour les séquences en intérieur, c'est à chaque fois trop sombre pour que l'on distingue bien quoi que ce soit. Ce qui n'aide pas du tout.


Bon, il y a le charisme ainsi que le talent de Gosling, mais ça ne fait pas tout... loin de là... Pour terminer sur une note positive, en ce qui concerne le gentil toutou susmentionné brièvement, il joue super-bien la comédie... récompensez ce chien d'un Os-car...

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le 1 mai 2024

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Plume231

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