Le documentaire a comme fil rouge une interview de Robert McNamara, alors âgé de 85 ans, qui se livre en particulier sur ses années de guerre, ainsi que son passage en tant que secrétaire d'état à la défense de 1961 à 1968, soit la crise des missiles à Cuba ainsi que la guerre du Vietnam.
Décédé en 2009, McNamara est sans nul doute un personnage important de la politique américaine post-seconde guerre mondiale, car à bien des égards, il fut la cheville ouvrière de ces évènements, ainsi que sur son implication. Le film revient assez peu sur sa vie personnelle, pour se concentrer sur une période de près de trente ans, où il abandonna une place très lucrative de PDG pour Ford pour travailler, sur l'insistance de JFK, pour son pays avec un salaire bien moindre.
On voit donc un homme âgé, mais encore alerte, qui revient librement sur cette époque, où nous sommes passés à deux doigts d'une guerre nucléaire, avec le réalisateur Errol Morris qui n'hésite pas à lui apporter la contradiction, éprouvant parfois des regrets, mais qui a agi pour l'intérêt commun. De plus, il faut souligner la qualité technique du documentaire avec beaucoup d'archives et une excellente musique signée Phillip Glass. De plus, le film est basé sur des leçons de vie de McNamara, qui pourraient résonner avec notre époque, tout en se refusant à commenter l'époque actuelle (2001).