Dans un Paris renommé Ennui-sur-blasé, Wes Anderson nous propose une excursion dans sa vision idéalisée de la presse française. Pastiche du New-Yorker, The French Dispatch est un hebdomadaire regroupant les plus fines plumes de la presse, d’Owen Wilson à France Mc Dormand. Découpé en 3 articles, chacun ayant son style propre et son narrateur, Wes Anderson filme progressivement la détention d’un artiste en vogue, la révolte du mai 68 version édulcorée ou bien l’enlèvement du fils d’un commissaire, un film à sketch en somme.
L’ensemble est accompagné d’un casting 6 étoiles, de Mathieu Amalric à Timothée Chalamet en passant par Lyna Khoudri ou Damien Bonnard (pour ne citer que les inhabitués des films d’Anderson). Mais cette présence incessante d’acteurs connus à l’image dessert à mon sens le propos du film, le spectateur s’amusant plus à reconnaître les micros apparitions d’acteurs talentueux que s’attardant sur le film en lui-même.
Si le casting est à double tranchant pour le film, il faut quand même souligner les géniales idées de mises en scènes, entre CGI, plans Andersoniens et scènes de bandes dessinées (peut être le meilleur point du film). Wes Anderson fait donc du Wes Anderson, et si son talent de réalisateur est indéniable, il ne semble pas infini, la recette commençant à s’essouffler au bout de 10 films.
Grand fan du travail de Wes Anderson, et ce depuis ses premières réalisations, j’en attendais beaucoup de The French Dispatch. Si sur le plan de la forme le film est quasi parfait, le fond semble avoir été délaissé, Wes Anderson échouant à nous attacher à ces personnages dont on retient surtout l’acteur qui l’interprète, revenant ainsi aux problèmes de casting mentionnés plus haut.