En moins de 45 minutes, Makoto Shinkai nous plonge dans une romance tout ce qu'il y a plus de banale, mais qu'il sait si bien concocter. La rencontre entre deux personnages dans un endroit qu'ils apprennent à affectionner. L'un pour l'autre ils deviennent un oxygène, car ils arrivent à un croisement de leur vie. Ils s'entraident moralement, alors qu'ils ne se connaissaient pas au départ. Chacun a un chemin à suivre, une évolution, une finalité à atteindre. Leurs petits rendez-vous sous la pluie deviennent un moteur, une façon de se ressourcer.
La narration est judicieuse, elle nous rappelle qu'avec les choses les plus anodines il est encore possible de ne pas froisser le spectateur et de lui proposer une histoire finement racontée, qui peut le toucher au plus profond de lui-même. Cette simplicité fait du bien, tout est fait avec beaucoup de tact.
La prouesse graphique est incroyable, c'est elle qui retient l'attention en premier lieu. Il y a un réel souci du détail. Il n'y a aucune bavure, tout est impeccable et joliment mis en scène. Les transitions sont toujours très justes, elles ne cassent jamais le rythme entre les plans sur les personnages et leurs aléas de la vie, et la nature sous toutes ses formes. Le tout est porté par une bande-son fort sympathique.
Le jardin des mots est une oeuvre d'animation empreinte de poésie, dotée d'une atmosphère agréable et posée, louant les émotions les plus délicates d'un être humain. Les décors laissent place à la contemplation, par ailleurs, je ne ne risque plus de voir la pluie d'un mauvais oeil.
Laissez-vous tenter, la durée du film est courte ─ c'est ce qui s'avère être son défaut, une ou deux scènes en plus ne lui aurait pas porter préjudice ─ et on en ressort avec un sourire apaisé.