Chantage à l'anglaise
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Cela faisait quelques temps qu'on avait perdu le Guy Ritchie d' « Arnaques, Crimes et Botanique » et « Snatch », le retrouvant surtout à la tête de blockbusters, certains plutôt réussis (« Sherlock Holmes », Agents très spéciaux : Code Uncle »), d'autres beaucoup moins (« Aladdin », comme plus ou moins toutes les reprises « live » de Disney). Il y avait donc une réelle curiosité à le voir revenir à ses premiers amours, ceux qui lui avaient donné un statut particulier pour les cinéphiles, malgré de multiples ratés au fil des ans. L'attente était plutôt justifiée, même si, lorsqu'on y pense, rien d'extraordinaire sur le fond : une énième histoire de trafiquants sur fond de règlements de compte et de manipulations en tout genre : autant dire que nous sommes en terrain connu.
D'ailleurs, nous restons en définitive dans une logique presque classique, n'étant pas si compliqué de deviner qui prendra in fine l'avantage définitif. Quelques temps faibles et étrangetés, également, mais surtout, une narration s'amusant régulièrement avec les codes, cassant toute linéarité pour passer d'un personnage à un autre, de brouiller les pistes, d'alterner présent et passé sans nous perdre pour autant. Sans comprendre forcément tout, on suit sans mal cette intrigue efficace et roublarde, jouant bien de la mise en abyme et des différents formats cinématographiques pour offrir quelques moments vraiment savoureux, notamment dans les réjouissants échanges entre Charlie Hunnam (énorme) et Hugh Grant (impeccable, inattendu).
Le casting est d'ailleurs, sans surprise, l'un des gros points forts : on pourrait presque tous les citer mais en plus des deux évoqués précédemment, Colin Farrell s'avère particulièrement inspiré dans un second rôle qui l'est tout autant, le soin apporté aux dialogues de chaque personnage (y compris celui de Michelle Dockery, très loin des bonnes manières de « Downton Abbey »!) étant également à souligner. Même la mise en scène de Ritchie, autrefois caractérisée par des mouvements et autres ralentis intempestifs, s'avère ici plus posée tout en gardant le même dynamisme. Bref, à défaut de vraiment nous surprendre sur le fond, « The Gentlemen » fait preuve d'une belle énergie et d'un vrai talent narratif pour nous offrir ce polar plaisant, renouant habilement avec ce qui a pu faire la réussite du cinéma de Guy Ritchie.
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Créée
le 19 mars 2020
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