The Grand Budapest Hotel par Milady
Dans son dernier film, Wes Anderson nous raconte l'histoire d'un hôtel aux allures de maison de poupée.
L'intrigue met un peu de temps à s'installer, mais une fois le décor planté, le rythme s'accélère et les séquences s'enchaînent. Derrière chaque porte se cache une surprise que l'on prend plaisir à découvrir, comme si l'on ouvrait un calendrier de l'avent. Si l'hôtel occupe une place importante dans l'intrigue, il ne serait rien sans ses occupants et particulièrement son célèbre concierge, M. Gustave H. Dans une sorte de conte des milles et une nuit burlesque, Wes Anderson nous raconte l'histoire de ce concierge et de son lobby boy, Zero Moustafa.
Anderson nous avait habitué à apporter un soin particulier aux choix de ses acteurs, à l'écriture de ses histoires et à la manière esthétique de les raconter. Cette fois encore, nous sommes servis. Les décors colorés et les accessoires/gadgets toujours recherchés sont au rendez-vous. Ils nous transportent dans un voyage à travers le temps et l'Histoire, puisque le film s'étale des années 30 à nos jours.
Le thème de la filiation, cher à Wes Anderson, est toujours présent. Si dans ses précédents films (La Famille Tenenbaum ou A bord du Darjeeling Limited par exemple) ce thème était abordé au sein même de la famille, ici c'est dans la relation entre M. Gustave et Zero qu'il y a transmission. Zero transmettra également son histoire oralement à l'écrivain interprété par Jude Law. Lui-même laissera plus tard une trace écrite de toute cette histoire, sous la forme d'un roman.
Les personnages du film sont aux en couleurs, chacun dans leur genre. Pour en cité quelques-uns sur les 17 que compte l'affiche, il y a par exemple le personnage de Dmitri. Il est incarné par Adrian Brody, qui joue le méchant fils cupide de Madame D., le tout surmonté de la coupe de cheveux de la créature de Frankenstein (même si ce n'est pas vraiment le cas, c'est la première image qui m'est venue en tête quand je l'ai vu). Dmitri a à ses bottes le mutique Jopling (Willem Defoe), un homme de mains aux allure de bouledogue anglais. Mâchoire rentrée, mais poings américains bien en vue. Tilda Swinton en veille riche de plus de 84 ans est méconnaissable dans le rôle de Madame D.
Tout est beau, bien raconté et bien amené. En plus c'est souvent drôle, mais au final ce film m'a moins touché ou bouleversé que son précédent, Moonrise Kingdom.
Tout est absolument génial. C'est parfait. Mais il me manque un petit quelque chose pour être complètement conquise. L'émotion peut être.