Ah Wes Anderson, réalisateur pour le moins atypique ! C’est bien simple, pour peu que vous ayez déjà vu l’un de ces huit films (avant celui-ci), vous serez capable de reconnaitre les autres en un quart de seconde. Un univers chatoyant, des plans fixes sur des décors travaillés ressemblant à des maquettes, des personnages burlesques et délurés etc. Avec cette palette, Anderson remet au gout du jour le conte avec une créativité toujours prête à desservir le spectateur. C’est bien beau de faire des louanges dès le 1er paragraphe, mais qu’en est-il réellement de ce Grand Budapest Hôtel ?

L’histoire s’établit sous la narration de M.Moustafa ( F.Murray Abraham) qui raconte ses épopées au sein du Grand Budapest Hotel à un écrivain (Jude Law). M.Moustafa est arrivé à l’Entre deux guerres au fameux hôtel situé dans un pays fictif d’Europe centrale. Il suivra plus ou moins malgré lui les péripéties de son supérieur, le grand concierge M.Gustave H. (Ralph Fiennes) opposé dans un conflit testamentaire à une famille d’affreux jojo (dont Adrian Brody et Willem Dafoe tiennent les premiers rôles). C’est bien pour la forme car je n’ai nullement envie de vous dévoiler les clés de ce scénario atypique et riche en rebondissement.

J’aime les films d’Anderson (du moins ceux que j’ai vus) car ce sont des sucreries, des gigantesques champs de sucre d’orge qui me renvoi à mon innocence passé. Ô fidèles lecteurs, votre dévoué serviteur est comme vous l’aurez surement saisi habitué aux œuvres sombres, noires, aux anticipations enclin à réfléchir sur la société humaine. Mais mince alors, j’ai été un petit garçon qui avait beaucoup d’imagination et qui s’inventait des mondes magnifiques ! Merci Wes Anderson de me replonger le temps d’un film dans cette douce époque. Ce film est peut être l’un des meilleurs du réalisateur à ce niveau-là, c'est-à-dire celui du rêve. Les décors sont magnifiques, dans le style habituel du réalisateur mais qui transposé dans un univers montagneux paraissent se renouveler constamment. Les personnages sont attachants et toujours aussi burlesques, faut dire que vu le casting impressionnant, ça aurait été un gâchis monumental de ne pas réussir ce film.

Cette ode au conte, à l’enfant qui restera toujours en vous est une réussite complète. Wes Anderson a beaucoup de talent, Grand Budapest Hotel en est peut-être la plus belle démonstration. Bien qu’il repose toujours sur des ficelles semblables aux films précédents, que ce soit au niveau du scénario et des personnages, la créativité du réalisateur permet d’influer un nouveau souffle et de faire oublier les multiples ressemblances qui pourraient si elles n’étaient pas maitrisées agacer le spectateur. Allez quoi, je suis pas le seul à être un grand gamin…

16/20
Johann_Doe
8
Écrit par

Créée

le 27 févr. 2014

Critique lue 289 fois

Johann Doe

Écrit par

Critique lue 289 fois

D'autres avis sur The Grand Budapest Hotel

The Grand Budapest Hotel
Sergent_Pepper
8

Le double fond de l’air est frais.

Lorsque Wes Anderson s’est essayé il y a quelques années à l’animation, cela semblait tout à fait légitime : avec un tel sens pictural, de la couleur et du réaménagement du réel, il ne pouvait que...

le 27 févr. 2014

234 j'aime

23

The Grand Budapest Hotel
Veather
9

Read My Mind #2 : The Grand Budapest Hotel

Ami lecteur, amie lectrice, bienvenue dans ce deuxième épisode de RMM (ouais, t'as vu, je le mets en initiales, comme si c'était évident, comme si c'était culte, alors qu'en vrai... Tout le monde...

le 8 sept. 2014

175 j'aime

51

The Grand Budapest Hotel
guyness
9

Anderson hotel

Comme tout réalisateur remarqué, Wes Anderson compte quatre catégories de spectateurs: les adorateurs transis, les ennemis irréductibles, les sympathisants bienveillants et, beaucoup plus nombreux,...

le 28 févr. 2014

157 j'aime

68

Du même critique

Silent Hill 2
Johann_Doe
9

Si Carpenter et Lynch copulaient tel Pyramid head et les mannequins

Chef d œuvre.Cette mode des remakes est peut être symptomatique, à l instar du cinéma, d une industrie en manque de création. C'est indéniable.Malgré ça, je ne peux pas bouder mon plaisir. Je n avais...

le 10 nov. 2024

1 j'aime

Kingdom Come: Deliverance
Johann_Doe
4

La délivrance c'est quand t'arrêtes d'y jouer

J'ai toujours du mal à comprendre pourquoi les critiques sont autant positives sur ce jeu. Je suis prof d histoire (c'est pas une fierté hein, juste je pense être le pigeon idéal pour ce jeu) et oui...

le 20 août 2024

Elden Ring: Shadow of the Erdtree
Johann_Doe
7

Il faudra bosser les boss dorénavant

Je trouve que la critique est surtout valable pour le dernier boss. Je suis un joueur pitoyable, qui use de panic roll à gogo, de tous les artefacts disponibles (j'invoc à gogo, pas de dignité) et...

le 20 août 2024

4