Rencontre au sommet avec Wes Anderson !
[Scénario: 4/5]
Ce qui est bien avec le cinéma de Wes Anderson c'est qu'on ne sait jamais précisément à quoi s'attendre. Il a un style, une vision du cinéma ça c'est certain et on peut reconnaître un de ses films au premier coup d’œil rien que par l'univers visuel qu'il dégage, en revanche ses scénarios sont toujours alambiqués, ils peuvent suivre une trame un instant t puis en dévier totalement l'instant d'après. Mais en général on n'est pas déçu ! Ici encore on pourrait s'attendre à une comédie loufoque alors qu'en réalité "The Grand Budapest Hotel" est une formidable aventure qui mélange harmonieusement humour, excentricité et émotion.
[Mise en scène: 4/5]
On ne s’ennuie pas une seule seconde tant le rythme est parfaitement maîtrisé ! Le film est truffé d'humour, de rebondissements et de personnages tous plus différents les uns des autres (et tous aussi attachants à leur manière). Wes Anderson a vraiment une vision très spécifique du cinéma, c'est simple ses films ne peuvent être comparés à rien qui existe actuellement, et chacun d'eux constitue une bulle d'oxygène, un élan d'originalité et d'inventivité qui met à mal la plupart des long-métrages très formatés de l'industrie cinématographique d'aujourd'hui.
[Acteurs: 5/5]
Alors là il fait fort, très fort même, que des têtes d'affiche dont la plupart restent des habitués des créations Andersoniennes, mais la force de ce casting réside dans l'attribution très juste des rôles. On connaît chaque acteur séparément: Ralph Fiennes (Voldemort dans la saga "Harry Potter"), Mathieu Amalric ("Le scaphandre et le papillon"), Adrien Brody ("Le Pianiste") ou encore Willem Dafoe (Le Bouffon Vert dans la saga "Spiderman") mais dans "The Grand Budapest Hotel" tous se présentent dans des rôles assez différents de ceux dans lesquels on a l'habitude de les voir réalisant finalement d'excellentes performances (aussi loufoques soient elles).
[Photographie: 4/5]
La photographie, elle aussi respire le Wes Anderson: des plans millimétrés et très esthétiques, l'utilisation de couleurs vives donnant au film son côté kitsch, ou les images en noir et blanc suggérant une différente temporalité, ou enfin l'utilisation du stop motion (technique utilisée sur "Fantastic Mr. Fox") pour rendre à la scène de la poursuite à ski un caractère dynamique et "cartoonifié" très drôle. Anderson casse les codes et les réarrange à sa sauce, il y a de l'inventivité dans chaque plan et c'est vraiment un plaisir pour les yeux !
[Bande Originale: 4/5]
C'est entre les mains du maestro Alexandre Desplat ("Zulu", "Argo", "De rouille et d'os") que prend forme la somptueuse partition de "The Grand Budapest Hotel". Elle a quelque chose très "d'époque", très vintage, les différents thèmes musicaux sont à la fois classiques et originaux. En même temps les mélodies de "The Grand Budapest Hotel" ont ce côté légèrement fantastique qui évoque l’univers du "conte de fées", et si c’en était un après tout ?
[TOTAL: 4,2/5]
Prenez une bonne poignée d'aventure, ajoutez-y un soupçon d'excentricité, de folie et quelques cuillerées d'humour décalé et vous obtiendrez "The Grand Budapest Hotel", un film incroyablement astucieux et surprenant ! Autant vous dire que l'ennui ne figure pas sur la liste des invités de cette joyeuse fable délicieusement improbable. Pour le coup, humour et rebondissements seront, eux, bien au rendez-vous et vous donneront envie de croquer le film à pleine dents comme on dévorerait une pâtisserie de chez Mendl. "The Grand Budapest Hotel" constitue tout simplement une bouffée d'air frais et d'originalité au milieu de la grisaille et de l'uniformité des productions Hollywoodiennes très formatées d'aujourd'hui. Un conseil: allez le voir en n'en connaissant le moins possible de l'histoire et laisser vous surprendre par cette fantastique micro-odyssée Andersonienne...