Super production Netflix, The Gray Man est un film signé Anthony et Joe Russo, réalisateurs notamment de la série Agent Carter et de Captain America : Le Soldat de l'hiver, Captain America : Civil War, Avengers : Infinity War et Avengers : Endgame… Autant dire que le duo s’y connaît pour nous livrer des œuvres spectaculaires, rythmées et un peu convenues.
Avec The Gray Man, tous ces ingrédients sont présents, non seulement grâce au trio d’acteurs : Ryan Gosling, Chris Evans et Ana de Armas, mais également grâce à la débauche de cascades, de scènes d’action et d’effets spéciaux. Du début à la fin, le spectateur est entraîné dans une narration sans faille, aussi irrésistible qu’un roman d’Harlan Coben et aussi addictif qu’un film de Michael Bay. Evidemment, on n’y croit pas une minute, mais c’est tellement jouissif de ne pas avoir à réfléchir qu’on se laisse conduire par ces combats plus énormes les uns que les autres, par ces courses-poursuites à travers les rues de Prague et par ce final en cascade qui parvient à nous tenir en haleine jusqu’à la dernière minute.
Mais qu’en est-il du synopsis de ce film ? En vérité, on s’en fout totalement. Ryan Gosling incarne Sierra 6 (parce que 007 est déjà pris), un ex-détenu employé comme tueur par une officine de la CIA, qui doit éliminer une cible à Bangkok avant de découvrir qu’il se fait berner depuis des années. Commence alors un revirement de situation dans lequel, aidé par la charmante et efficace Dani Miranda (jouée par Ana de Armas, hypnotique dans Blade Runner 2049 et sous employée dans Mourir peut attendre), Sierra 6 va affronter Lloyd Hansen (Chris Evans), un sociopathe engagé par le dirigeant de la CIA qui a des choses à cacher.
Tout le sel de ce film réside d’ailleurs dans ce trio qui permet à Ryan Gosling de proposer un personnage presque désincarné opposé à l’exubérance de Chris Evans, affublé d’une moustache ridicule de beauf, et totalement halluciné dans ce rôle où il semble s’éclater. Entre les deux, Ana de Armas apporte une réelle fraîcheur en baroudeuse de la CIA capable de se battre, tout en offrant une touche féminine qui contrebalance la débauche de testostérone inhérente à ce genre de films.
The Gray Man se laisse regarder sans se poser de questions. Et même si le scénario tient sur un timbre-poste, le spectateur passe un bon moment, tout en souriant à chaque nouvelle péripétie qui ferait passer McGyver pour un bricoleur du dimanche et Rambo pour un joyeux drille.