La moyenne de la gêne

Pour une fois on va faire court : il est difficile de mettre plus de 5 au film, même si une part de moi le voudrait.

Ce n'est pas une comédie musicale grandiose, c'est un film avec de l'argent. Les costumes sont beaux, les décors défilent mais les chorégraphies ne sont pas siiii exceptionnelles puisque c'est de l'image de synthèse. L’émission "un incroyable talent" arrive à me sortir plus de frissons parce qu'elle sent le danger. Là, aucune sensation physique réelle, plus celle d'un rêve éveillé qui vaut n'importe quel film autre film de danse.
De même, les chansons sont... au nombre de 3, pas si mémorables.

Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, c'est pas folichon. Le film vante l'imagination, la folie et son scénario est très convenu, dommage.

Reste l'affaire biopic. C'est délicat, je trouve, de faire le biopic d'un affreux connard. Le protagoniste est un odieux salopard mais j'ai l'impression que le réalisateur essaye de le cacher, ce qui pose un problème éthique. Barnum se fiche complètement de ses "freaks", il n'y voit qu'un moyen de gagner de l'argent. Ce n'est pas caché, à aucun moment du film et d'autant plus dans sa conclusion (qui se tourne vers sa famille. Iil laisse le show à son associé, comme un prince)
Ce qui est problématique ou, tout du moins gênant au visionnage, c'est la gestion des personnages. Pourquoi une histoire sur la différence et les freaks a comme tête d'affiche des bogoss à la plastique parfaite ? Pourquoi Zac Effron tombe-t-il amoureux de Zendaya ? Pourquoi, en 2020, ne pas accorder un plan sur les conditions de vie des animaux dans le cirque ?
Le film aurait pu être vraiment captivant s'il y avait eu quelques petits passages pragmatiques, de façon à ce que cette différence "spectacle/réalité" soit vraiment palpable. Il aurait gagné à un tout petit peu de cynisme, au moins.