Assurément « The Green Hornet » est une oeuvre de commande. On y retrouve que rarement la touche poétique et décalée qui faisait tout le charme du cinéma de Michel Gondry, bien conscient qu'il faut séduire le plus grand nombre de spectateurs pour rentrer dans ses frais. Cela dit, le résultat n'est vraiment pas désagréable. A l'heure où les blockbusters sont quasi-systématiquement sombres, torturés, le réalisateur de « La Science des rêves » revient à quelque chose de beaucoup plus « cool », décomplexé, et c'est plutôt sympa. Aucun super-pouvoir présent d'ailleurs, juste des gadgets un peu dingue. Le héros (Seth Rogen, hilarant) est quant à lui plus un lourdaud prétentieux qu'autre chose, tout le talent venant de son acolyte Kato, plutôt sympathique et intelligent comparé à son « boss ». C'est ce renversement des valeurs habituelles qui fait le sel de ce divertissement par ailleurs sans grande surprise dans son développement, mais soignant ses dialogues et son méchant, savoureusement incarné par un Christoph Waltz en bonne forme. Le résultat est enjoué, plein d'humour et se regarde sans (grand) ennui : rien d'inoubliable donc, mais un petit parfum d'innocence retrouvé vis-à-vis de l'esprit « série télé » des années 60 : amusant.