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Alors alors alors. A24 qui produit l'adaptation d'un conte Arthurien, qu'est-ce que ça donne ?


Déjà je ne connais pas énormément le conte de base. Mais peu importe, j'ai globalement apprécié cette déconstruction du héros chevalier. Gauvain est ici un être paumé qui se rêve plus louable qu'il ne l'est réellement. C'est une quête vide de sens, sans courage, provoquée par un égo qui peine à exister. Toutes les étapes de son périple se chargeront de le lui rappeler.


Visuellement le film est clairement à tomber. Les couleurs, les cadres, les mouvements de caméra, la photo, les costumes, les décors et extérieurs et j'en passe, c'est un régal pour les yeux.


Toutefois, le film a manqué de quelque chose. Peut-être est-ce lié au manque de motivation et de cœur de notre protagoniste, mais mon ressenti tout au long du film s'est approché de l'apathie. Il y a une sorte d'atmosphère très contemplative tout au long du film, quasi passive. C'est pas un défaut en soi, mais quand c'est traité avec une telle froideur, difficile de se sentir aussi investi qu'on le souhaiterait. Alourdi par un tempo qui reste systématiquement le même, le film traîne donc fréquemment la patte.


Pas été fan non plus des 20 dernières minutes qui ne sont qu'une succession de scénettes avec un chœur en fond sonore. Pas dans l'exécution car ce passage raconte littéralement plus de choses que le reste du film et est fondamentalement intéressant, mais dans l'imbrication avec le reste du film. Peut-être peut-on voir ici les limites de cette adaptation du conte, destiné par essence à être relativement succin mais édifiant quand le film ne sait parfaitement sur quel pied danser, entre les quatre premiers cinquièmes qui lancinent et le dernier qui se contente d'être un clip histoire de speeder un peu les choses. Ça aurait été top si le réal avait eu le... courage de couper un peu dans le gras pour livrer une expérience ne dépassant pas l'heure et 45 minutes par exemple, une durée on ne peut plus adaptée à mon sens.


Je note la belle distribution et, détail amusant, Joel Edgerton, qui joue ici un Lord que Gauvain va rencontrer au cours de sa quête, avait lui-même joué Gauvain dans le médiocre-mais-que-j'apprécie-par-nostalgie Roi Arthur, sorti 16 ans plus tôt.


C'était donc une très belle épopée visuelle, portée par un Dev Patel diablement charismatique, bien qu'un peu contrebalancée par cette approche un peu trop chirurgicale pour une histoire à base de fantastique et d'étrange.

Chernobill
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le 21 août 2021

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