J'aime beaucoup la franchise de The Grudge, américaine et japonaise, réalisée par Takashi Shimizu entre 2000 et 2006. L'esthétique asiatique et la retenue des effets, l'ambiance sonore et les origines de cette malédiction ont toujours su me faire frissonner et me mettre mal à l'aise. C'est donc avec impatience que j'attendais ce reboot/suite/spin-off, toujours produit par Sam Raimi, et réalisé par un tout jeune réalisateur, Nicolas Pesce, aux premiers films d'horreur méconnus. Et quel gâchis ! Ce n'est pas que l'atmosphère macabre n'est plus mais plutôt que ce film vient défaire toute la logique de la saga initiale pour en faire un film gore rempli d'effets faciles. En gros, on assiste ici à la naissance d'une nouvelle malédiction suite à une introduction en lien avec la maison nippone des premiers volets. Cette idée est totalement insensée car si on se penche sur The Grudge 2, on voit bien que voyager à l'autre bout de la planète ne fait pas peur au fantôme de Kayako... Ensuite, le film essaye de suivre les traces de ses prédécesseurs en éclatant son récit dans le temps et l'espace. Sauf que là, le montage est très fouillis et bancal et m'a perdu et lassé dans tous ces allers-retours spatio-temporels... Et surtout, ce film ne sert nullement la franchise dans le sens où il n'apporte absolument rien. Le scénario s'étale quasiment pas sur l'origine de cette nouvelle malédiction, offrant alors un plat garni de meurtres pas très effrayants et autres jumpscares réchauffés. Là où le film retient notre attention, c'est dans son image jaunie, sa tension sonore et le jeu déboussolé de Andrea Riseborough. Par contre, pour ce qui est de la petite fille maudite aux long cheveux noirs devant le visage, c'est tellement un cliché des années 2000 que ça en devient rigolo, à défaut d'être ennuyeux... Pour la nouvelle génération, ce film fera sans doute flipper (ça criait dans la salle !), mais pour les connaisseurs, rien de croustillant à se mettre sous la dent !