5,5/10, mais vous êtes sérieux, là BORD...
"Calme toi, Arken', si tu t’énerve maintenant, ça va pas être possible !"
Ok, ok.
Bon, The Grudge est un film nippo-américain, sorti en 2004, et un remake du film japonais Ju-On du même réalisateur, Takashi Shimizu.
Il raconte les vies croisées de plusieurs américains immigrés au Japon victimes d'une malédiction lancée par un fantôme dont ils ont franchi la demeure hantée.
Et ce film est
Non sérieux, je dois vraiment expliquer en quoi ce film est un chef-d’œuvre de l'épouvante contemporaine ?
"Chef-d’œuvre uniquement de ton point de vue, on dirait bien que pleins d'autres gens ne sont pas d'accord..."
Bah évidemment, mais si tu leur donne pas un peu de subjectivité, à ces cons là, ils écoutent rien ! Put...
"Stop ! Je te le répète, reste concentré. Explique pourquoi selon toi, ce film est bien et pourquoi, selon toi encore une fois, il est si mal perçu."
Ça va, ça va.
The Grudge, donc.
Il faut parler de l'idée de base du film qui est juste excellente : L'action se déroule au Japon, mais les protagonistes du films sont tous américains. On pourrait voir là un ajout des producteurs qui voulaient occidentaliser le film parce que, c'est bien connu, nous autres pauvres occidentaux de merde, on est pas capables de s'identifier à des personnages asiatiques, hein, y ont tous des pitits yeux, mais dans le contexte, l'idée est brillante, car elle permet au spectateur occidental de merde de se projeter dans les personnages du film, et comme eux, nous nous sentons étrangers dans un tout autre pays et faisons face à une tout autre culture, et ainsi, confronter ces personnages à des monstres du folklore japonais permet de créer une plus grosse sensation de plongée vers l'inconnu, l’indéchiffrable, et à terme, renforcer le sentiment de peur, car le fantôme du film répond à des codes très différents des fantômes habituels des films d'épouvante occidentaux.
J'irai peut-être même jusqu'à dire qu'il pourrait s'agir d'une critique du réalisateur vis-à-vis de l'Occident s'accaparant l'imagerie et la culture asiatique pour son propre divertissement, mais sans chercher à les comprendre et qui finit par les dénaturer, ce qui, fatalement, les rend étranges et dérangeantes pour un public mal introduit.
"C'est pas juste parce que ça arrangeait bien les producteurs d'occidentaliser le film pour mieux le vendre ?"
Si, peut-être, mais dans les faits, ça fonctionne très bien.
Mais bon, que les héros soient blancs, noirs, asiatiques ou verts à pois bleus, on s'en fout du moment que le film nous fait peur.
Héhéhé.
Vous allez être servis !
Le film est traversé tout du long d'une ambiance très sombre, dès la première manifestation du fantôme, comme une sorte de sentiment d'angoisse que l'on ressentirait lors d'un cauchemar, et qui nous poursuit encore quelques minutes même après le réveil.
Cauchemar est d'ailleurs une bonne façon de définir ce film.
Comme dans un cauchemar, le film est d'ailleurs rempli de petits détails sur lesquels les personnages concentrent leur attention, d'éléments éparpillés un peu partout qui se mélangent et se combinent de manière très bien pensée : Un journal intime qui deviendra le déclencheur d'une tragédie, un petit gri-gri arraché à un portable qui réapparaît dans un lit, un chat, des cheveux qui deviennent un signal d'alarme pour le spectateur, etc...
Je tire d'ailleurs mon chapeau au réalisateur, avec la scène où l'inspecteur de police visionne un enregistrement de caméra de surveillance, où j'ai réussi à avoir peur pour le personnage alors qu'il regarde juste une cassette ! (Ou c'est un effet secondaire de Ring, je sais pas)
Et le pire, c'est que chaque scène horrifique dure, dure, et dure encore, le film ne nous lâche pas, il ne nous laisse pas nous reposer, et, dès que l'on croit que le réalisateur va enfin nous délivrer de cette intenable tension, en fait non, il nous laisse encore patauger dedans, de longues minutes durant, et la conclusion de la séquence n'est jamais une délivrance, mais plutôt une façon pour Shimizu de bien nous achever comme il faut.
"Ah c'est sur qu'il nous achève d'ennui, hein ! Y'a pas de tension, c'est juste qu'on se fait chier pendant 5 minutes en attendant que môssieur le réalisateur daigne passer à autre chose !"
Si t’arrive pas à rentrer dans l'ambiance du film, libre à toi, mais ne dégouttes pas les autres en croyant que ton avis prévaux sur celui des autres !
"De toute façon, ce film est un remake américain d'un film étranger, mais ils sont incapables de comprendre ce qu'ils cherchent à copier ! Regarde Old Boy US ! Il ont rien capté au film d'origine !"
C'est vrai, il y a des ratés, mais regarde ce film, il suffit que les américains donnent au réalisateur du film d'origine les rennes du remake pseudo-occidental pour arriver à faire un nouveau bon film, la participation de Sam Raimi à la production a dû bien aider, aussi.
Il suffit que 2 cultures coopèrent pour arriver à créer une œuvre qui arrive à s'adapter à un nouveau public tout en lui apportant une nouvelle portée artistique et thématique.
Et c'est ce qui compte le plus quand on fait un remake : Comprendre ce que l'on veut recréer, et y ajouter un truc en plus.
"Tu vas pas un peu loin juste pour justifier tes goûts de chiottes ? Si le film a pas plu aux gens, c'est juste qu'il est pourri, et certainement pas parce qu'il est mal compris !"
Peut-être, mais je préfère largement aimer ce film, car il a beaucoup de trop de qualités pour que je me contente de le détester sans plus d'arguments que toi !
The Grudge est un chef-d’œuvre de l'épouvante, il mérite plus de reconnaissance !
Donc, je le répète : 5,5/10, c'est quoi ce bordel ?!