The Grudge 2 a tout de la mauvaise suite bâclée, sans imagination qui va perpétuer une franchise lucrative sans jamais se fouler l'esprit et replonger dans son intrigue quelques éléments importants du premier film. C'est ici Sarah Michelle Gellar qui sert de pont entre les deux oeuvres, elle qui pourtant terminait le premier épisode d'une manière particulière pas spécifiquement propice pour développer encore son personnage dans une éventuelle suite.
Passée pour faire coucou et rappeler que les moyens sont toujours présents pour engager de grosses têtes (enfin, relativement), elle dégage rapidement de l'intrigue comme Liev Schrieber dans Scream 3, Adrienne King dans Le Tueur du Vendredi et les deux survivants qu'on ne nommera pas dans Alien 3, engageant cette sequel(le) dans la lignée des suites en série b souffrant de la comparaison avec le premier (ou le précédent) épisode, au point qu'il ne lui reste plus rien d'autre à faire que virer son ancienne figure de héros pour pouvoir repartir sur d'autres bases.
Sauf que les bases restant les mêmes, ce deuxième volet ne réinvente rien et plonge encore plus en avant dans les travers clipesques et série b fauchée du premier, une flopée de morts en plus : l'excès de meurtres, la stupidité contagieuse du comportement de ces personnages complètement illogiques et la maigreur de son scénario peu trépidant constituent une redite inutile d'un remake américain déjà au stade de 5ème épisode d'une franchise qui donnera jusqu'ici un peu plus d'une dizaine de films.
Les flashs intempestifs couplés à une mise en scène ayant perdu la majeure partie de son imagination enterrent ce qui faisait la sève du travail de Takashi Shimizu, dont on ne reconnaît presque jamais le style. C'est qu'il filme désormais sans aucune passion, et cadre sans grande recherche : banal, le visuel déçoit énormément tant il peine à convaincre d'un point de vue esthétique et ne parvient jamais à faire frissonner.
Ses effets horrifiques, prévisibles la plupart du temps, entrent dans une esthétique encore plus années 2000 et suivant des codes trop précis, reproduisent nombre de situations d'autres films d'épouvante américains sans y apporter le grain de sel indispensable à toute volonté de surprendre et d'effrayer. Loin de vouloir sortir des sentiers battus, The Grudge 2 se contente de faire toujours plus dans le kitsch et le gratuit en fusillant de l'écran la plupart des personnages ayant une importance relative à l'écran, multipliant au moins par deux le nombre de morts qu'on pouvait trouver dans les oeuvres précédentes.
Cet excès se retrouve autant dans le nombre de décès à l'écran que dans les dialogues stupides, le comportement irréfléchi de ces mêmes protagonistes qui en mourront, l'intrigue qui part dans tous les sens en tentant de compléter les révélations du premier épisode, apportant principalement à cet univers très sombre de nouvelles pistes horrifiques brouillonnes, peu claires, loin d'être aussi bien explicitées que le flashback final du remake précédent.
Il n'y aura plus non plus de questionnement sur une possible réflexion portée sur la présence américaine, le long-métrage se résumant à un divertissement de série b plutôt mauvais, banal et cliché, attendu et sans aucune autre surprise possible que celle de se dire que Sarah Michelle Gellar n'aurait jamais du revenir dans un film qui participa, c'est certain, à détruire entièrement sa carrière puis à faire disparaître son nom des salles de cinéma populaires.