Horreur confinée et dépressive
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le 16 oct. 2024
Le Covid-19 et le confinement qui en a découlé ont donné naissance à de nombreux films tous plus ou moins dispensables (même Bertrand Bonello et Steven Soderbergh s’y étaient essayés avec, respectivement, le cryptique « Coma » et le sympathique « Kimi »). « The Harbinger » d’Andy Milton propose lui une approche horrifique du film de confinement en mettant en scène directement la maladie.
De fait dans « The Harbinger » les États-Unis sont confinés. Monique vit avec son frère et son père mais va briser sa quarantaine pour rejoindre une ancienne amie qui vit des cauchemars atroces et tellement réalistes qu’elle redoute de disparaître. Monique réalise très vite que quelque chose cloche d’autant plus que son amie lui parle d’un démon qui hante ses rêves et qui n’est pas Freddy Krueger mais une espèce de médecin de la peste médiéval avec un long bec d’oiseau surnommé le Harbinger (harbinger of doom donnant en français "oiseau de mauvais augure").
Le film d’Andy Milton se révèle alors davantage comme un drame que comme le film de possession que sa bande-annonce vendait. Économe sur ses effets horrifiques et plutôt original même si on échappe pas à la sempiternelle scène de frayeur introductive présentant vaguement la menace et qui ensuite aura fonction d’écho pour le spectateur. De fait le film fonctionne comme une sorte de cheval de Troie qui utilise l’épouvante pour mieux prendre son spectateur à revers en y faisant entrer une dose de drame et de mélancolie.
« The Harbinger » est ainsi traversé par la peur de l’oubli, de disparaître physiquement que dans les souvenirs des gens que nous avons connu. Andy Mitton inscrit donc son film dans une horreur plus cérébral que viscérale et si le tout manque parfois d’impact et d’ampleur « The Harbinger » ne démérite pas.
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Créée
le 23 avr. 2024
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