Contre-champ
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The Highwaymen est le miroir du fameux Bonnie & Clyde d’Arthur Penn, soit la traque du duo meurtrier vue par la police et surtout deux anciens Texas Rangers. Le film bénéficie d’une très belle reconstitution de l’époque, empreinte de la désillusion et de pauvreté post-crise de 29, d’une forme de déclin général mais aussi de la recherche d’un nouveau rêve américain. La population a besoin de croire aux rebelles et au conte des amants terribles, qui sont idolâtrés. A l’inverse, les deux Texas Rangers font partie d’un ancien monde que les États-Unis essaie d’oublier, une époque de violence et d’hommes au dessus des lois. C’est les débuts de la police organisée et du FBI. Le recours à ces deux hommes est plus par dépit que par envie. Les deux hommes sont fatigués, en rejet également de la société actuelle, dans laquelle ils n’ont plus et n’essaient plus de chercher une place. Ils gardent une forme de nostalgie désabusée de leur jeunesse.
Tout ces éléments et ces ambiances sont traduits à l’écran par une réalisation assez austère et froide, avec des couleurs ternes et des plans larges soulignant le dénuement et l’isolation des lieux et des personnages. Sans être inventive ni vraiment notable, la réalisation de John Lee Hancock est propre et illustre bien le fond de son propos, et surtout peut se voir comme un contrepied total au film d’Arthur Penn.
Ici pas de vision romantique, pas de vision anti-système. Le film se positionne du côté de la police, avec un regard critique sur la population qui voit Bonnie & Clyde comme un couple rebelle et magnifique. Malgré toutes le bonne intentions du gouvernement qui veut rentrer dans la modernité, dans la méthode, le procès, la technique, c’est le recours à la violence brute uniquement qui mettra fin à la cavale des criminels. La brutalité dont cherche à se débarrasser le gouvernement sera son dernier rempart, de manière paradoxale. Encore un élément qui vient souligner la désillusion face à la société de l’époque, thème majoritaire du film.
The Highwaymen est surement plus réaliste dans son approche que Bonnie & Clyde. Mais la réalisation très austère et le rythme très lent, qui nous mettent au niveau des Texas Rangers, donnent un ton amer au film, soulignant une vision sombre des États-Unis, jugés en récession économique, sociale et morale. Ces jugements de valeurs sont parfois incongrus et nous sortent un peu du contexte, empêchant peut-être le film de devenir une œuvre crépusculaire vraiment passionnante.
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Créée
le 14 juil. 2020
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