Au delà des apparences (point de "monstres en caoutchouc").
Bong Joon Ho est une référence du cinéma coréen et il prouve ici une fois de plus pourquoi. Si l'on voit ce film pour ce qu'il est en première lecture, alors il peut paraitre un peu fade. L'accent n'est pas mis sur des plans impressionnants, point de cascades d'effets spéciaux, ce qui est inhabituel pour un film de genre. Sauf que ça n'en est pas un.
The Host est un recueil de critiques sur plusieurs niveau. La créature est la résultante de l'action sur l'environnement d'une multinationale occidentale (pour ne pas dire américaine) et caractérise l'ingérence occidentale dans les affaires du pays. L'enlèvement de la jeune fille fait référence à l'abandon et l'adoption de milliers de jeunes enfants sud coréens par des européens et des américains (dans les années 70 et 80 quand le pays était d'une extrême pauvreté). Le comportement un peu immature et caricatural de la famille reflète les attitudes légères du peuple sud coréen à l'heure actuel.
Lorsque l'on possède ces clés, alors le film revêt un tout autre aspect. Les histoires s'entrelacent avec l'histoire et la progression du scénario montre quelle est la réflexion du réalisateur. Que l'on soit d'accord avec lui, ou non, l'exercice est réussit avec brio.
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