Deux heures à chercher Nicole Kidman...

Incontestablement, The Hours est un film plutôt original, rien que par sa narration sophistiquée alternant entre plusieurs époques qui se font écho. Je pense que The Hours est un film intelligent et subtil, mais j'en ressors tout de même très perplexe.


L'idée de base du scénario, c'est-à-dire l'interconnexion des trois personnages, fonctionne à merveille. Les premières scènes, par les parallèles limpides, met clairement en évidence chaque temporalité. Par un montage fluide, les repères sont clairs, on comprend quand on change d'époque, nous ne sommes jamais perdus, ce qui n'est pas chose aisée.


Les trois actrices sont fabuleuses, et notamment Nicole Kidman, totalement méconnaissable, dont le rôle lui valu un Oscar, mais impossible pour moi de m'attacher aux personnages. Toutes trois sont liées par une tourmente insondable, une folie impénétrable dont je ne parviens pas à saisir les fondements. Aussi douées que soient les actrices, leurs personnages me paraissent bien obscurs. Le seul qui suscita véritablement la compassion fut à mes yeux Ed Harris.


La musique minimaliste de Philip Glass, par ailleurs une très jolie partition, n'a pour moi rien à faire dans ce film. Sa musique est omniprésente, prend par conséquent énormément de place, et surtout, par son statut de musique répétitive, ne devient qu'un fond sonore envoûtant, mais ne ponctue pas l'action et, de fait, n'attribut aucun relief aux scènes. Dans un film, le lien entre musique et image se doit d'être plus étroit. Pour prendre un autre exemple avec Glass, dans Réalité, la musique est réduite à son strict minimum afin d'offrir ce sentiment de claustration et de disque rayé. Même dans Koyaanisqatsi, avec une musique bel et bien répétitive, c'est le montage qui s'adapte à la musique avec laquelle il finit par fusionner.


Par dessus tout, la signification du film m'échappe. Le film rend hommage à l'oeuvre littéraire de Virginia Woolf, tout en offrant une réflexion générale sur la postérité de l'oeuvre artistique. Quant à la dépression, le suicide, l'homosexualité refoulée, peut-être le féminisme... Il y a bien un aspect biographique, et je ne vois pas en quoi ces caractéristiques doivent se refléter chez des personnages différents, à d'autres époques, et je ne vois pas non plus l'intérêt du lien entre les personnages de Meryl Streep et Julianne Moore ; je ne comprends pas le sens profond du film, s'il y en a un.

Monsieur_Cintre
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le 18 avr. 2020

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Monsieur_Cintre

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