C'est le film qui m'a sans doute le plus profondément marqué, qui m'a le plus ému, qui toutes ces années m'a habité. Je l'ai revu ce soir, c'est toujours la même émotion, puissante, si juste. Trois femmes, trois époques, trois Mrs Dalloway. Un film sur le désir, sur la justesse de la vie, la vie dissonante, par la maladie mentale, l'orientation sexuelle déniée par la société. Les deux premières Mrs Dalloway n'avaient pas leur place dans leur époque. Il y a en chacun de nous une force invisible mue par nos désirs. Elle tisse une complexité incommensurable, parfois insoluble. Chacun doit y trouver sa place, le devoir d'une société évoluée est de permettre à chaucn de trouver sa place.
La beauté envoutante du film tient d'abord dans ses interprètes, éblouissants, puis la musique de Philippe Glass, la beauté formelle des images, le rythme qui semble suivre une musique... Ce film est un miracle. On regrettera que S. Daldry n'a pas produit d'oeuvres majeure après celle-ci. Curieusement, S. Daldry est un homosexuel marié avec une femme. Léonard Wolf vivait une relation platonique avec sa femme, Virginia, lesbienne.