Un long cauchemar sans fin. C’est le parfait résumé de ce long métrage écrit et réalisé par Kyle Edward Ball et j’entends ici le mot « cauchemar » dans le bon sens du terme, ce film se révélant pour moi un des films d’horreur les plus marquant que j’ai pu voir.
Une Ambiance lourde, mais à la fois vaporeuse, un sentiment de cauchemar éveillé sortie de la pop culture la plus creepy d’internet. Une esthétique vhs et épurée qui renforce ce sentiment avec un léger saupoudrage de liminal space, cette esthétique d’internet reposant sur le sentiment surréaliste et désespéré, mais surtout cruellement familier que peuvent prendre certaines images de lieux abandonnées par la vie.
On a affaire un film d’horreur intelligeant reposant sur ce qui n’est pas visible à la caméra et sur de très rares screamers plus qu’efficace. Cette appréhension constante vient notamment du parti pris du réal de ne pas filmé dans la totalité les corps de ces personnages. L’utilisation des plans statiques ou en pov des personnages renforce encore plus le réalisme insufflé au film opposé à l’onirisme de certaines scènes des plus lynchiennes. Très bien géré tout au long du métrage, le rythme retombe cependant quelques minutes provoquant un léger ventre mou après la première moitié du film. Le travail du son est lui aussi gage que qualité surtout sur les transformations de voix ou l’ambiance sonore composé en fond de dessin animés anciens.
Trois scènes ressortent du lot pour moi tout au long du film : la scène de la chambre parentale avec le personnage de Kaylee regorgeant de tension, la séquence finale d’un onirisme fou où les références au « navidson record » de La maison des feuilles (livre de Mark Z. DANIELEWSKI) ne peut être nié et enfin la scène finale qui est un véritable moment de cinéma.
Un film à absolument voir pour tous les fans de l’esthétique de l’horreur sur youtube et un film qui j’espère gagnera ces lettres de noblesses auprès du public cinéphile ou non, l’ambiance et le rythme pouvant être un frein. A voir dans de bonnes conditions.
9/10
Pour aller plus loin :
Théorie sur le sens du film :
suicide ou départ de la mère, père en dépression, enfants ont des problème (cf chute, somnambulisme, scarification), enfants doivent gérer l’absence de leur père, possession de la maison par le souvenir de leur mère ... Certains points restent inexpliqué pour ma part comme le titre 572 jours, le choix de l'année 1995 ou l'encart titre qui révèlent que les événements aurait été filmés ...)