Antichrist
Alors que la polémique gonflait depuis quelques heures sur la prétendue violence de son film, alimentée par les nombreux claquements de porte lors de la projection officielle au Festival de Cannes...
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le 16 oct. 2018
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The House That Jack Built m'a laissée de marbre.
Bien qu'ayant passé un moment agréable, je n'ai pas détesté ni particulièrement apprécié le film. L'humour cynique, les provocations immatures, et les recherches formelles gratuites de Trier m'ont laissée dans un état émotionnel proche de celui du protagoniste. Du grand rien. La neutralité du vide qui s'empare de moi.
J'ai quand même l'impression que Lars von Trier me prend pour une abrutie...
Lorsque Jack/Lars parle du fardeau des hommes ou des pires horreurs de l'histoire qu'il élève au rang d'art, suis-je censée être choquée ou excitée par ces idées ?
Choquée parce que ma cervelle de moineau est supposément convaincue qu'il n'existerait que deux positions antagonistes : les féministes vs les misogynes et que "oulala c'est interdit en ce moment de dire des trucs comme ça #metoo". Je serais donc incapable d'entendre et de process une déclaration allant à contrecourant...
Ou excitée parce que ma cervelle de moineau serait justement stimulée par ce message soit-disant "contestataire".
Quant aux horreurs élevées au rang d'art, Thomas De Quincey avait déjà exploré ces idées dans son essai : De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts. Niveau provoc Lars a donc pratiquement 200 ans de retard...
Bref, chez moi : ni choc, ni délectation. Il faut vraiment être un bobo outré pour être choqué par ce film. Quand au message en soit, il est parfaitement audible. Le problème c'est qu'il n'est absolument pas développé. Jamais. Car le seul enjeu de Lars Von Trier est de nous provoquer et de se la péter. Comme un gamin qui veut de l'attention. "Moi je suis badass parce que je dis le contraire de tout le monde! Na!"
Pour conclure, l'humour est pas ouf, la structure déjà vue chez Trier... Mais les tableaux au ralenti sont toujours très impressionnants et Matt Dillon est vraiment très bon.
Je ne me suis jamais ennuyée, mais je n'ai jamais été touchée, atteinte dans un sens ou dans l'autre par ce que propose le film. C'est rare, et je ne sais que faire de ce (de cette absence de) ressenti...
Voilà un film pas hyper intéressant que j'oublierai surement très rapidement.
Créée
le 18 oct. 2018
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