Je connais très peu le cinéma coréen, il s'agit peut-être seulement du deuxième film que je vois dont le réalisateur est coréen, avec cette fois-ci les acteurs de la même nationalité en plus (le premier devait être Snowpiercer si je ne m'abuse).
The Housemaid est l'histoire d'une jeune femme assez simplette, ingénue qui se fait embaucher comme bonne et nounou dans une maison cossue appartenant à une riche famille. On retrouve ici tous les clichés inhérents à ce statut : le piano noir lustré placé dans une pièce à lui tout seul, le vin français prépondérant dans pas mal de scènes, les chemises aussi blanches que du lait. Rajoutons-en d'ailleurs une couche : un mari qui travaille dur, ambitieux, amateur de tout ce qu'un riche doit aimer, accompagné d'une femme qui même enceinte tente de conserver sa forme au maximum en faisant de l'exercice dès que cela lui est possible. Voici donc notre notre bonne dans ce petit monde qui lui est étranger et dans lequel elle parvient à se créer une place de choix.
A mon sens, The Housemaid est séparé en deux films, deux parties seulement réunies par l'esthétique léchée créée par la caméra et la beauté des acteurs, frappante. Je crois que l'on dit "beau comme un grec", je me dis désormais que l'on devrait dire "beau comme un coréen". Cette seconde partie démarre lors de l'entrée en matière de la grand-mère, femme à qui j'aurai donné trente ans et qui après recherche en a bientôt cinquante. Cette esthétique forte n'émane pas seulement du cadre, de la nourriture et du vin, mais aussi bel et bien des traits harmonieux du visage des acteurs à l'apparence juvénile malgré leur âge. Au début un film érotique, l'histoire évolue en un thriller assez caricatural : le mari trompeur, la femme vénale et vengeresse, la marâtre calculatrice et la gouvernante le cul entre deux chaises.
J'aurai adoré le départ, la mise en bouche, moins le final, très caractéristique des scènes dramatiques à l'asiatique je dirai : surjouées, caricaturales, tragédiennes. The Housemaid est probablement un bon film coréen malgré tout.