The Immigrant par Nicolas Chaussoy
New York, 1921, Ewa et sa sœur Magda arrivent dans le nouveau continent après avoir quitté leur Pologne natale. À peine arrivée, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Pour Ewa, c'est le début d'une grande lutte pour sa survie et celle de sa sœur. Le retour du classicisme Américain ? À travers ce nouveau mélodrame, James Grey pose la question et renvoie au cinéma du siècle dernier. Teintes sépias, lenteur du rythme, triangle amoureux, Grey ressuscite le New York des années 20 et déconstruit une certaine idée de l'Amérique. Un regard tragique sur la naissance d'une ville et son immigration, gigantesque, porte ouverte à toutes les dérives. Ewa (Marion Cotillard) en subit les conséquences : recueillie par un influent proxénète, elle est amenée à se prostituer pour sauver sa sœur. L'actrice est immense : bouleversante, juste, troublante, Cotillard trouve son plus grand rôle et forme un tandem remarquable avec le toujours génial Joaquim Phoenix. Sous l’œil d'une mise en scène inspirée (aucun plan n'est à jeter) Grey se fait s'entre-déchirer ses personnages autour des thématiques de la rédemption et du sacrifice. Le scénario est loin d'être exceptionnel mais tout paraît si maîtrisé qu'il est difficile d'y trouver à redire.