Impossible n'est pas français, mais c'est pas thai non plus.
Pas mal de spoilers... Si vous voulez découvrir, lisez seulement l'introduction et la conclusion.
The Impossible. L'histoire "vraie" et pourtant invraisemblable d'une famille dispersée par le tsunami de 2006 et qui se retrouve au complet à la fin.
Il faut le reconnaitre, l'histoire en elle même est belle. Le film l'est aussi, mais pousse un peu quand même. Un peu. Bon okay beaucoup.
Mais on va en parler après. Le film est divisé en 3 parties, la mère, le père, et les retrouvailles.
Le début du film commence (très) fort. Le tsunami, bam. Et ces images qui nous passent par les yeux sont (en tous cas si on est doté d'un minimum du sens de partage de la douleur) une une série épileptique de souffrance physique et psychologique. Sur ce point, la mise en scène est très forte. Pour passer la douleur à travers le film, Bayona a fait très fort. La scène de la première vague et de la déferlante nous balance tout dans la gueule, et le suivi de la mère et la dégradation de son état est aussi dur à supporter. L'enfant réagissant comme un homme sans coeur face aux appels d'un enfant en détresse, perte d'espoir de l'enfant, est également dur à voir. Il fait face à une réalité que même la mère ne veut pas voir.
Et on suit toujours la mère, la voyant se dégrader petit à petit à l'hopital... Et le fils, tentant d'aider les gens comme il peut en les aidant à retrouver leur famille. Cet enfant ce bat non seulement pour lui mais aussi pour les autres.
Ensuite on retourne au père et les deux petits, qui vont bien mieux. Les enfants sont envoyés dans la montagne et le père continue de chercher sa femme et l'autre enfant. Des jeunes enfants livrés à eux mêmes et la recherche désespérée des proches. Par la suite le père rencontre d'autres survivants à la recherche de proches. L'un conte son histoire, et le père fait de même. C'est une des scènes les plus fortes. Ce moment ou nous sommes tous confrontés à un problème qui nous dépasse, on se rend compte que le soutien des autres est souvent le meilleur réconfort.
J'vais passer les détails jusqu'aux retrouvailles. Voici le défaut du film, ces retrouvailles visiblement, voire trop, orchestrées. C'est trop gros. Mais bon c'est joli quand même.
Puis enfin, lors du rêve de l'enfant ou on voit ce que la mère a subi. On retrouve ces images dures et violentes. Mais ce n'est qu'un rêve. L'horreur est terminée. On peut rentrer.
Le film en soi est beau. Même... Peut être trop. L'aspect triste et incroyable de l'histoire est parfois poussé vraiment à l'extrême (en même temps, c'est le centre du film). Mais le jeu d'acteur, surtout de McGregor et Holland, est superbe. Et surtout, mon image préférée, lors du décollage de l'avion, qui leur fait quitter l'enfer qu'ils ont vécu, ils retrouvent tous les 3 un signe, un "souvenir" de cet épisode qui les as séparés puis réunis encore plus. L'image la plus forte étant (Spoiler alert) me père découvrant que le papier ou l'accompagnateur qui lui avait prêté le téléphone, ou il avait marqué le nom de sa femme et sa fille disparues, est la fameuse note de l'histoire de cet homme. Ces petits détails vont graver dans leur mémoire des noms, d'autres noms, de personnes qu'ils n'ont jamais vu mais côtoyé, et qui n'ont pas eu leur chance.
En conclusion, The Impossible est un bon et beau film, dans le sens que niveau émotion ça veut envoyer du lourd. C'est une belle histoire, mais le réalisateur, qui maîtrise d'ailleurs très bien sa caméra, a peut être trop voulu pousser le coté émotion et le coté incroyable, par exemple en orchestrant complètement les retrouvailles, et la rendant pas "impossible" mais complètement faussée, non naturelle. On sent que c'est du cinéma, et c'estt tout de même dommage. Mais cela n'enlève pas au film la beauté de son histoire.
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