Tirée d'une histoire, D'UNE HISTOIRE VRAIE, aime-t-on à nous le rappeler en début de film, The Impossible possède les défauts de ses qualités. Finalement, à quoi bon partir de l'histoire d'une famille ayant réellement subi ce traumatisme alors qu'il aurait pu être facile de tricoter une histoire autour de tout cela ? Car voilà, cette famille a certes traversé des moments faits de douleurs intenses, de déchirements et de terreur, il n'en reste pas moins que sur le papier il ne se passe pas grand chose. Même si le fait de savoir que l'on regarde une "histoire vraie" renforce notre identification et remplit nos petits yeux de dégoulinantes larmichettes. Nous sommes donc dans un paradoxe qui touche à la fois notre petit cœur, notre bonne conscience mais également notre vision de cinéphile.
Une histoire vraie c'est beau et ça émeut. Un film sur une histoire vraie ça peut être casse-gueule et/ou chiant.
The Impossible se sort tout de même du naufrage, malgré son raz-de-marée musical déplorable, de part l'interprétation au cordeau de tous les acteurs, y compris, et surtout, les trois mômes, remarquables. Le moment où ils se retrouvent (car oui, ils se retrouvent, je vous passe le suspens), est tout à fait poignant. En fait la totalité du film se résume à cela, c'est poignant, c'est touchant mais on aimerait en voir plus tout de même. Artistiquement, le film n'est pas réalisé avec des moufles, sans pour autant faire preuve d'éclats de génie (la scène de Naomie sous l'eau vers la fin est tout de même très belle, même si sans réel intérêt), et la fameuse déferlante est montrée de façon tout à fait honnête, avec ce qu'il faut de spectaculaire.
Dans le fond, on ne peut pas bien lui reprocher grand chose à ce film, et c'est bien ce que je peux le reprocher. Peut-être trop lisse, trop focalisé sur cette famille sans donner la possibilité au spectateur de ne pas les aimer ou de s'en défaire, il nous prend presque en otages. Alors oui, on pleure, mais au final, on pense surtout à tous ces thaïlandais qui eux n'ont pas eu la chance de repartir en avion deux jours après le drame.
Cela reste tout de même un témoignage fort réaliste de ce qu'il s'est passé il y a neuf ans en Asie.
Un bon film de Noël en somme. A déconseiller tout de même en mangeant de la bûche...