Vous avez peut-être déjà ressenti ce malaise étrange à l'idée de n'être pas à sa place pendant une fête, un dîner entre amis ou un repas de famille... Si tel est le cas, The Invitation vous paraîtra un écho familier de vos moments de solitude en société. Sinon, vous allez en faire la douloureuse expérience...
Dés sa scène d'ouverture, pénible, The Invitation nous plonge dans une atmosphère dérangeante, pleine de faux semblants et de colère rentrée. Le film va s'ingénier, en s'appuyant sur ces retrouvailles trop maniérées, à dévoiler des blessures anciennes plus à même d'éloigner les gens que de les rapprocher. L'invitation acceptée, on plonge en eaux troubles avec autant de défiance que le protagoniste principal (parfaitement campé par Logan Marshall-Greene), reniflant le traquenard à des kilomètres. Mais le piège tant redouté/espéré se fait désirer, à l'image de ce douzième convive qui reporte la Cène. Au final, si le timing est sans doute un peu mal géré, à l'image d'un climax trop éventé, The Invitation reste un joli miroir tendu sur le deuil, la culpabilité, la douleur et ses échappatoires, rehaussé par une photographie de fin de soirée. Une petite sauterie bobo bien dérangeante, qui vous évoquera, au mieux, ces potes un peu embarrassants que vous n'arrivez jamais à éviter complètement.
Gageons que vous n'êtes pas prêt d'organiser un dîner de si tôt...