Qui ne rêverait pas de voir (sur petit à défaut de grand écran) un film regroupant De Niro, Al Paccino, Joe Pesci, Harvey Keytel et réalisé par Martin Scorcese ? On ne peut pas aimer le cinéma et n'avoir pas fait ce rêve ! On en a rêvé, Marty l'a fait ! Et bien fait !!
Passons sur les retrouvailles de Marty et Robert depuis le fabuleux "Casino", sur la première association (de malfaiteurs ?) avec Al Paccino, sur le plaisir de revoir Joe et Harvey à l'écran...
Et c'est vrai que tout ce beau monde a vieilli, a même pas mal vieilli pour certains. Ca se voit à l'écran. Ca se sent dans le tempo du film. La lenteur du film n'est pas seulement un mimétisme de la vieillesse du cinéma, elle est encore l'incarnation de l'âge des protagonistes, réalisateur compris.
Alors oui, ça se voit, ça se sent, c'est lent, c'est assez lent, c'est même parfois très lent, on se croirait par moment dans une parodie cynique de la mafia qui aurait l'âge de ses Tony. On n'y croit pas trop à ces papys mafiosi qui jouent les jeunots à l'écran. Mais enfin...
Mais enfin ça reste du grand cinéma comme on l'aime ! Marty semble nous dire : "Laissez moi donc faire encore un de ces films comme je les aime !" et nous, devant cette maîtrise cinématographique que pouvons-nous donc lui répondre, si ce n'est : "Vaï vaï ! Continue ! Continue !"
Certes, ça n'a pas la grandeur d'un "Il était une fois en Amérique" ni le génie rythmique d'un "Casino", mais enfin on reste sous le charme d'une splendide photographie, d'une réalisation d'une précision redoutable, d'une mise en scène brillantissime et d'une direction d'acteurs... Mais est-il vraiment encore nécessaire de les diriger ces acteurs là qui sont d'un naturel époustouflant à l'écran ?!
Bref, ça dure 3h30, certains diront "c'est beaucoup trop lent, trop long !" et les autres se laisseront happer peu à peu par ce rythme très mélancolique, se laisseront imprégner par ce fluide lent qui s'écoule lentement dans un temps dilué qui semble ne devoir jamais s'arrêter. Certes c'est long, certes c'est lent, mais que c'est jouissif de se laisser ainsi emporter par cet océan de talent !
Et c'est peut-être un peu ça finalement qu'il cherche Mary, que le cinéma ne s'arrête pas, que ça dure toujours, que ça s'étire à l'infini, que le cinéma soit immortel, et puis lui aussi... que la porte reste ouverte, qu'il y ait encore un peu de lumière, dans l'obscurité...