Un tueur à gages solitaire et implacable commence à lentement dérailler en s'interrogeant sur le sens du bien et du mal. Notamment sur ces meurtres pour lesquels il est engagé.
Il y a des films dont on reconnait très vite la patte visuelle, et The killer fait partie de ceux-là ; dans la maitrise du cadre, la froideur, certains diront même la sècheresse, pas de doute, nous sommes chez David Fincher. Si le style est plutôt introspectif, avec Michael Fassbender qui parle très peu à l'image, mais énormément via la voix off, il ne fait aucun doute que c'est d'une grande beauté plastique, aussi bien la première partie qui se déroule à Paris que celle à la Nouvelle-Orléans puis la République Dominicaine. Mais c'est cette froideur qui rebute au bout d'un moment, car pour les amateurs de Fincher, ne vous attendez pas à de l'action à gogo tant il se passe peu de choses. On sent deux influences majeures avec Le samouraï et Le conformiste dans le sens où le type est méthodique, qui fait tout pour ne pas laisser de traces, avec un running gag sur les téléphones qu'il détruit avec ses chaussures après chaque utilisation, ou quand il ne met pas le feu sur l'endroit de ses méfaits, où il y aura la seule scène mouvementée du film. On notera aussi, outre la musique signée Atticus & Ross, plusieurs chansons du groupe The Smiths.
Alors oui, c'est bien fichu, Fassbender est mono-expressif, mais à la sortie de la projection, je me dis Tout ça pour ça ? Car Fincher semble aller à une forme d'épure qui marche parfois, mais dont le manque d'émotions est flagrant au bout d'un moment. Mais au fond, en y réfléchissant, The killer repose sur un des thèmes principaux du réalisateur qui est la réalité qui se dérobe peu à peu chez des gens en principe parfaits. Et c'est au fond le souci...