Le cinéma dans toutes ses outrances, mais ça reste divertissant

Que dire de ce 3ème volet de la saga Kingsman, sinon que c'est du cinéma de pur divertissement ? La production a mis des sous dans le projet. Il y a de jolis décors (intérieurs et extérieurs), des comédiens qui ont du métier, de la gueule, voire du charme. Il y a des combats au sabre ou à l'épée brillamment agencés ou même "chorégraphiés", un scénario qui tient plus ou moins debout, des situations qui seraient dramatiques si on n'était pas aussi conscient d'être au cinéma, en train de regarder un film et des scènes fabriquées pour nous distraire ou nous amuser. C'est complètement factice et artificiel, mais... ça ne nous dérange pas plus que ça, parce que ça n'est pas si mal fait quand même. Certaines scènes sont des clichés, d'autres sont empruntées à d'autres films, pompées par exemple sur le "1917" de Sam Mendes ou sur le dernier "James Bond: No Time To Die" (la toute dernière scène).
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé que ça restait divertissant. On n'y croit pas un instant, c'est bourré d'invraisemblances, de situations tirées par les cheveux, parfois si énormes que ça en devient drôle. Le film ne cherche pas à faire vrai. Sa seule prétention est de nous distraire. Pendant 2 h 10, on suit ses incroyables péripéties sans aucun ennui. On prend le film comme une parenthèse dans le triste train-train de nos jours hivernaux. Il y a deux temps forts, deux séquences particulièrement délirantes : celle qui fait revivre Raspoutine et celle du dénouement, au milieu de chèvres du Kashmir, sur le piton rocheux.
Encore une fois, c'est du pur cinéma de divertissement, mais dans le genre (caricaturalement british), c'est assez réussi. En tout cas, si le précédent de la série m'avait insupporté, celui-ci m'a plutôt amusé.