Ce n’est pas de la SF, plutôt une allégorie de l’oppression des minorités.
L’univers de ce film est plutôt bien créé. Urbain, minuscule, les uns sur les autres, les habitants vivant de peu. Oppression par les coupures d’eau continuelles et les raids des forces de police. Cependant il rend bien la chaleur humaine et le partage entre ceux qui n’ont rien (les allées étroites remplies de stands modestes et les moments de fête (dancing et pistes de roller). Notamment cette idée du DJ tenant Radio Kitchen avec sa voix et sa musique rendues omniprésentes par tous les haut parleurs disséminés dans le guetto est une belle trouvaille qui permet de concrétiser cette ambiance d’ostracisme tout en montrant la richesse humaine de cette Kitchen.
Cet univers souligne par opposition le vide et l’artificiel qui se trouve à l’extérieur (la scène de l’appartement avec son écran géant en guise de fenêtre).
Il y a aussi un parallèle intéressant entre le rapport à la mort décrit par le job du personnage principal, Izi, travaillant dans les pompes funèbre et le garçon, Benji, qui a perdu sa mère et la destinée de la Kitchen qui est sensée disparaitre le plus tôt possible pour être remplacée par un quelconque projet immobilier.
Le déroulement est assez lent rythmé par quelques scènes d’actions qui, pour une fois (c’est rarement le cas dans les films d’actions et de soit-disant SF) ne sont pas gratuites mais étayent le propos et donne de la matières à cette ambiance oppressante.
L’intrique principale est très simple (trop peut-être) et on devine dès les premières minutes la relation père-fils que l’on veut nous montrer. Pas de grands discours, pas de long dialogues, juste le jeu des expressions sur des visages forcement fermés soit par le deuil, soit par la culpabilité.