Avec la participation de Daniel Kaluuya à la réalisation et au scénario de ce récit dystopique, on s’attend à une approche rugueuse et poignante du genre, au vu de la qualité de sa filmographie. Malheureusement, cette première expérience derrière la caméra est toute aussi amateure que les acteurs qui essaient de rendre ce conflit des classes crédible. Les riches veulent se débarrasser de la dernière communauté sociale de Londres, et notre protagoniste travaille durement et économise pour déménager dans la ville moderne. Le quartier un peu ghetto pullule de panneaux publicitaires et néons, tandis que la partie riche est épurée et sans aucune pollution visuelle. En plans aériens, les CGI ne sont pas terribles pour créer ce Londres futuriste. Le long-métrage progresse autour d'une relation spontanée entre notre solitaire à moto et sa rencontre d'un jeune garçon faisant difficilement le deuil de sa mère. Une fraternité s'installe entre eux et leur permet de se sentir moins abandonnés. Néanmoins, il ne se passe pas grand chose dans The Kitchen qui se contente d'exposer cette vie quotidienne d'une cité un peu futuriste. Le drama est convenu et aucun enjeu n'aide le film à trouver son rythme, ressassant l'éternelle fracture sociale.