C'est vraiment dommage que ce polar dure aussi longtemps. Le propos est délayé, il y a trop de blablas secondaires, tout s'etire jusqu'au désinteret total par moments.
Et pourtant, l'idée de départ est bonne. En amputant le métrage d'une bonne demi-heure on aurait gagné en nervosité, en rythme plus soutenu, en action haletante. La photo sombre et assez sale est réussie, cette Amérique désespérée au point de créer ce bloqueur neuronal de mauvais actes est convaincante, les quelques scènes de poursuite à carambolages multiples sont bonnes à défaut d'etre ultimes, c'est violent, ça saigne, les persos ont de la gueule dans le style antipathique, bref tout ce qu'il faut pour un bon polar sans concessions.
Hélas, le film se perd parfois entre film de braquage, film d'action, film à intrigues, au point que rien n'est vraiment exploité à fond, et des arcs de narration très vite abordés puis abandonnés. Les mecs du FBI, la famille mafieuse, l'excuse de la petite soeur, la scène d'intro, le talent de hacking de l'héroine, le role de Copley....
Heureusement que les acteurs sont bien dans leurs roles, avec un Michael Pitt dangereusement illuminé, un Edgar Ramirez monolitique, une Anna Brewster sexy et un Sharlto Copley que j'adore mais sous employé ici. Et que certaines scènes sont foutrement bien exécutées et relèvent le niveau (le casse final, la visite au père de Pitt, les poursuites...).
Ca sauve les meubles tout en faisant regretter une meilleure maitrise du sujet, qui aurait donné à cet opus une vraie dimension anxiogène et nerveuse, genre coup de poing dans ta face.